16e dimanche du Temps ordinaire – A – 23 juillet 2023

« Laissez-les pousser ensemble »

Mat 13,30

> Souvent nous aimerions ôter le mal du monde. Le purifier. Le rendre parfaitement bon. Mais Jésus nous propose un autre chemin : celui d’accepter la présence du mal dans le monde et de Lui laisser, à Lui et à Lui seul, le soin de juger les cœurs. Car la mauvaise herbe est mélangée à la bonne semence. Le mal est mélangé au bien. Et nous dit la parabole, seulement lors de la moisson pourra-t-il faire le tri. Seul Dieu pourra juger les cœurs.

> Nous sommes donc appelés à semer, puis à laisser pousser. Laisser faire. Dans une attitude de non-jugement. Et laisser le Christ à sa juste place et nous à la nôtre d’êtres humains. Ce qui est, en vérité, loin d’être simple.

> Cette semaine, méditons nos jugements hâtifs pour les déposer dans les mains de Dieu. Et laisser Dieu agir.

22e dimanche du temps ordinaire – B

« Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu,
pour vous attacher à la tradition des hommes. » Marc 7, 8

> Dans cet Évangile, Jésus se fait interroger par les Pharisiens qui lui demandent pourquoi ses disciples ne suivent pas les traditions des Anciens. Jésus leur dit qu’ils sont hypocrites comme l’avait prophétisé Isaïe.

Nous nous attachons souvent à de petites choses qui nous semblent être au centre de notre foi et qui par conséquent nous semble être essentiel pour la foi des autres ! Quitte à leur imposer et même les juger s’ils ne font pas comme nous.

Nous nous comportons souvent comme des Pharisiens alors tâchons d’aimer Dieu avant d’aimer nos traditions tant humaine ! Tâchons de nous sentir chrétien avant de nous sentir catholique, protestant ou bien évangélique ! Vivons en chrétien en aimant notre prochain comme Dieu nous a aimé.

4e dimanche du Carême – année B

« Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » (Jn 3, 17)

>La tradition de l’Eglise propose comme une pause joyeuse au coeur du Carême le quatrième dimanche, dit « Laetare »: « Réjouis-toi ». Ce n’est pas une simple respiration dans un chemin de repentance. Mais plutôt un rappel fondamental: le geste de Dieu en Christ est un geste de salut et non de jugement.

Nous sommes prompts à examiner nos vies et culpabiliser face à tout ce qui dysfonctionne ou n’est pas à la hauteur de nos souhaits. Jusqu’à faire de nos regrets, déceptions, hontes ou ombres le centre de nos préoccupations. Mais cet examen n’est utile qu’à condition qu’il amène davantage de vie. Le but, c’est le salut, et non la mortification. Etre à nouveau réconcilié, complet, et non se fragmenter encore davantage.

Au coeur du Carême, la Parole du Christ nous rappelle l’essentiel: recevoir le salut. Tout l’être de Dieu va dans cette direction: non pas ce qui juge, mais ce qui sauve. Ce n’est pas le jugement qui sauve, mais l’amour.

Et si nous saisissions l’occasion de relire notre propre vie sous cet angle-là? Quitter le regard de jugement à notre propre égard, pour considérer nos ombres comme autant d’occasion de croissance et de trouver une identité plus complète? Nous rejoindrions alors ce que propose le père Jean Monbourquette: cheminer non pas en jugeant ou repoussant nos ombres, mais en les apprivoisant pour guérir notre identité éclatée. Et peut-être alors mieux entrer en communion avec ces autres qui sont mes semblables. Et avec ce Dieu qui ne me juge pas mais me sauve.

34e dimanche – A – Le Christ Roi

« Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’ Et le Roi leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’ » (Mt 25, 39-40)

> Dans ce texte d’Evangile, le Christ Roi nous demande des comptes, à tous, il demande de rendre compte de notre vie. Plus que de la fin des temps, ce texte nous renvoie au présent. En effet, pour ces comptes, le critère unique est celui de notre attitude à l’égard de celui que l’on appelle « petit » ou « pauvre ». Le pauvre, c’est celui qui est en état de manque, qui a besoin qu’on s’adresse à lui, que quelqu’un intervienne en sa faveur dans telle ou telle situation. Celui qui aura répondu à ce besoin, le Seigneur l’accueillera dans sa gloire. Il lui révélera alors qu’en accueillant le pauvre, c’est Dieu lui-même qu’il accueillait. Car ce Dieu est proche des pauvres, lui qui s’incarnera dans la pauvreté d’un tout-petit bébé.

Dans le film « Intouchables » (réalisé par Olivier Nakache et Éric Toledano sorti en 2001), inspiré de la vie de Philippe Pozzo di Borgo, les deux personnages se rencontrent, chacun dans leur pauvreté propre, dans leur « handicap » propre. Chacun a besoin de l’autre. Et ce n’est qu’ainsi, en vivant pleinement cette pauvreté, et en tissant du lien pour y répondre, qu’un surplus d’amour peut surgir. Ce surplus, c’est le Christ qui se manifeste dans le lien, la solidarité, l’attention aux petits.

Le passage de l’Evangile de ce jour nous rappelle donc une évidence : la Bonne Nouvelle en Jésus Christ n’est pas juste une jolie théorie, elle est concrète, à vivre chaque jour. Cette semaine, essayons donc d’ouvrir les yeux sur la pauvreté en nous et autour de nous, et de voir comment, dans le lien avec nos frères et sœurs en pauvreté, Dieu peut surgir et nous offrir un surplus d’amour. Lui seul peut ainsi nous rendre… « intouchables » !

16e dimanche – A

« Les serviteurs du maître vinrent lui dire : ‘Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?’Il leur dit : ‘C’est un ennemi qui a fait cela.’ Les serviteurs lui disent : ‘Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?’ Il répond : ‘Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. » (Matthieu 13, 27-29)

> La constatation étonnée des serviteurs sur la présence de l’ivraie dans le champ au milieu de bon grain, rejoint la notre sur la présence du mal sur terre. « Seigneur, d’où vient la division, la zizanie, le malheur, alors que tu as semé les graines de Ton Royaume ? », pourrions-nous aussi dire. Bien sûr, nous voudrions l’ôter de notre monde, cette ivraie, l’en arracher, comme on arracherait des mauvaises herbes. C’est d’ailleurs le désir des serviteurs. Mais le maître, vigoureusement, répond par la négative, car ce qui compte, c’est le bon grain, et arracher l’ivraie, cette herbe qui peut passer pour du blé mais qui est en réalité du poison, mettrait en danger le bon grain.

Notre désir n’est-il pas également d’arracher le mal à notre monde, et en nous aussi peut-être ? Mais devant le mal, Dieu nous invite à Lui faire confiance. Le jugement viendra, il Lui appartient, ainsi qu’à ses anges moissonneurs. Nous n’avons pas à être les moissonneurs des temps derniers. Non. Ce que Dieu nous demande, c’est d’une part de reconnaître le mal, d’admettre sa présence, sans pour autant l’accepter, et d’autre part de faire confiance au maître de maison, tout en cherchant à faire croître le bon grain.

Cette semaine, nous sommes donc invités à méditer et prier sur un aspect de notre vie, de notre personne, du monde, que nous considérons comme « ivraie », et de chercher d’abord à admettre qu’il est là, présent. Puis de placer notre confiance en Dieu par rapport à cet aspect, tout en cherchant à faire croître le bon grain en nous !

24e dimanche – C

« Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant : cet homme accueille des gens de mauvaise vie et mange avec eux. » Luc 15, 2

> Comment ne pas se sentir rejoint par les murmures des scribes et des pharisiens ? Ce sont des gens cultivés, qui connaissent la loi, des lettrés ; ne méritent-ils pas bien plus l’attention de Jésus ?

Et nous, combien de fois est-ce que nous nous comparons aussi aux autres et nous nous considérons comme supérieurs ? Par des connaissances, par des richesses, par une supériorité sociale ou hiérarchique. Ne sommes-nous pas aussi tentés dans ces moments-là de faire main-basse sur un Jésus qui, pensons-nous, serait venu pour les plus méritants aux yeux des hommes ?

Pourtant Jésus nous dit exactement le contraire, c’est pour les plus petits qu’il est venu, pour les méprisés, pour les pécheurs, les incultes. La bonne nouvelle c’est que nous le sommes tous, il suffit de le reconnaître humblement.

Cette semaine, il nous est proposé de réfléchir à ces moments où justement nous nous croyons au-dessus de nos frères et à repenser alors au père du fils prodigue qui accueille son fils qui l’avait quitté avec une très grande joie !

5e dimanche de Carême – C

« Femme, où sont-ils, personne ne t’a donc condamnée ? » Jean 8, 10.

> Qui sommes-nous pour juger ce qu’il y a dans le cœur d’autrui ? Nous sommes régulièrement et nous pouvons même dire constamment en train de juger notre prochain sur sa manière d’être, sur sa façon de s’habiller, sur sa façon de se tenir en groupe, etc. Et pourtant, seul Dieu est apte à voir ce qu’il y a de vrai dans notre cœur, à voir qu’il y a une accroche qui peut nous permettre d’avancer et de reprendre confiance en nous.

Cette semaine changeons notre regard sur notre prochain, permettons-lui de reprendre confiance en lui et montrons-lui ce qu’il y a de beau dans ce qu’il fait !