6e dimanche du temps ordinaire – B – 14 février 2021

« Un lépreux vint à Jésus et lui dit d’un ton suppliant : Si tu le veux… »

Marc 1, 40

Au bon vouloir de Jésus

> Jésus est au tout début de son ministère. Il n’est pas très connu avant ce miracle. Pourtant, un homme a entendu parler de Lui et désire ardemment Le rencontrer. Ce disqualifié de la communauté humaine -il est lépreux- ose affronter les interdits et s’approcher de Jésus. Les autres, y compris les disciples, se sont effacés. Ils se sont éloignés du porteur de la maladie contagieuse et répugnante que personne à l’époque ne peut guérir. Ils attendent de voir ce que Jésus va faire. La suite est connue : Jésus va toucher le lépreux et le guérir. Arrêtons-nous un instant sur l’attitude de celui dont “les membres sont dévorés par le premier-né de la mort” (Job 18, 13). L’homme est animé d’une espérance désespérée. Il sait au fond de lui que tout est possible à ce Jésus. En s’approchant de “la pierre vivante rejetée par les hommes mais choisie et précieuse devant Dieu” (1 Pierre 2, 4), il ne craint pas d’être mis à mort par les autres qui le condamnent d’avance, simplement parce que sa lèpre est visible de tous, à la différence de la lèpre qui nous atteint tous, celle de nos cœurs. Alors se produit l’inespéré, formulé par un simple : “Je le veux”. L’homme libéré de sa misère enfreindra une autre fois un interdit, celui que Jésus lui intime de ne pas publier ce qui vient de se passer. Dès ce moment, la réputation de Jésus se répand comme une trainée de poudre au point qu’Il ne peut plus entrer publiquement dans une ville.

Le bon vouloir de Jésus est de libérer toute personne de ses chaînes. Ne faisons pas obstacle à ce bon vouloir par nos jugements et préjugés. 

Lundi 6 avril 2020

« Une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé d’entre les morts. Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus. »

Jean 12, 9-11

> Ce texte du début de la Semaine sainte nous fait apercevoir le contexte dans lequel Jésus s’apprête à être condamné.  

Les grands prêtres ont déjà décidé de condamner Jésus et on apprend ici qu’ils décident même de tuer Lazare car le fait qu’il soit en vie est un témoignage bien trop dérangeant de ce que Jésus est capable de faire. Cela effraie les tenants de l’ordre religieux et politique. Ce Jésus commence à avoir beaucoup trop d’influence sur les foules…

On le sent ici : nous sommes proches du dénouement. De toutes parts, les crispations ou les exaltations s’exacerbent. L’éclatement ou le dévoilement n’est pas loin…

Mais ceux qui cherchent à condamner Jésus passent à côté de son véritable message. Ils ne cherchent pas à l’entendre d’ailleurs, mais demeurent figés dans leur désir de maintenir à tout prix l’ordre, leur position, la tradition… Pourtant, la résurrection de Lazare ne veut pas montrer à tous la puissance terrestre de Jésus mais manifeste que le Christ nous sauve de la mort, la mort est vaincue par lui et Pâques en sera le témoignage ultime. 

Malgré la foule, Jésus se retrouvera seul, ou presque, au moment de mourir. Comment faire, à notre tour, pour que les paroles du Christ, ses signes et ses prodiges nous transforment au point de choisir de se mettre à sa suite entièrement et radicalement ?

Samedi 4 avril 2020

« Qu’en pensez-vous ? Il ne viendra sûrement pas à la fête ! »

Jean 11, 56

Dialogue entre un grand père et sa petite-fille en 2060…

– Tiens, tu vois Johane…on dirait bien que cette fête de la Pâque telle que la décrit Jean est en passe d’être perturbée…les Pharisiens cherchent à faire mourir Jésus, si bien que celui-ci cesse toute apparition publique et se tient à l’écart…et les gens se demandent même si Il viendra à cette fête si importante de la libération…
Tiens ça me rappelle quelque chose: en 2020, c’est chacun de nous qui a dû se tenir à l’ecart et la semaine avant Pâques…on se demandait bien comment on allait fêter la Résurrection alors qu’on nous annonçait 40 morts par jour en Suisse …? Et que d’autre part , on ne pouvait plus se réunir à l’église pour célébrer en communauté…
– Alors grand père comment avez-vous fait pour fêter malgré tout??
– Eh bien….tu vois: chacun de nous a dû comprendre que malgré la menace qui planait autour de nous, il nous fallait empoigner notre destin et repenser la fraternité spirituelle qui unit tous les humains et puis surtout faire une révolution intérieure ….
– Une révolution intérieure?
– Eh oui ma petite: puisqu’on ne pouvait pas aller à la maison du Seigneur…il fallait que chacun de nous se desencombre des pensées mortifères et accueille le Vivant au plus profond de lui-même, pour retrouver le goût d’une véritable relation personnelle avec lui!
– Et dis, grand-père, ça a marché ?? Il est venu à la fête, vous avez pu l’accueillir ????
– Oui Johane! Le Vivant a trouvé bien des coeurs ouverts et tout parés d’habits de fête.
Malgré la tristesse de certains foyers, la lumière de Pâques s’est faufilée une fois de plus dans le moindre interstice pour éclairer nos vies et nos sentiments les plus contradictoires de cette Bonne Nouvelle: la mort n’a jamais le dernier mot !

Vendredi 3 avril 2020

« Si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres. Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi ! »

(Jean 10, 38)

> Ce matin l’évangile nous raconte comment la mauvaise foi des juifs de l’époque les poussait à faire abstractions des miracles de Jésus pour se concentrer sur ce qui les dérange, à savoir que, selon eux, Jésus blasphémait en se faisant passer pour Dieu. Notez au passage que Jésus ne se dit pas Dieu, mais Fils de Dieu. Au-delà des considérations théologiques sur les bribes naissantes du concept de la trinité, ce qui est frappant, c’est que Jésus nous rappelle que ses œuvres sont inséparables de sa condition divine. Et ces œuvres sont la porte d’entrée pour croire en Lui.

> De même que nous pouvons trouver Dieu en observant la splendeur de la création en ce jour où le soleil brille et sublime la nature, de même nous sommes appelés à faire mémoire des œuvres de Jésus dans nos vies. Où est-ce que sa lumière est venu sublimer nos ténèbres ? Aujourd’hui, arrêtons-nous un instant, entre nos multiples vidéo-conférences et prenons un temps pour y réfléchir. Et à l’aube du week-end des Rameaux, laissons Jésus entrez dans nos cœurs et crions vers Lui « Hosanna ! »

Mardi 31 mars 2020

« Toi, qui es-tu ? »

Jn 8,25

> Les évangiles proposés à notre écoute ces derniers jours sont jalonnés par la question de l’identité de Jésus. Dimanche dernier, nous entendions l’aveugle-né guéri par Jésus dire aux pharisiens : « Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux. » (Jn 9, 30) Quelques jours plus tard, nous lisions dans le chapitre 7 de Jean : « Jésus s’écria : “Vous me connaissez ? Et vous savez d’où je suis ?” » (7, 28) Un peu plus loin dans le même chapitre, on voit la foule se diviser sur cette question. Certains reconnaissent en lui le Christ, d’autres affirment qu’il ne peut pas l’être puisqu’il vient de Galilée. La question agite la foule et les ennemis de Jésus, et sera au cœur de son procès : « Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni ? »(Mc 14,61).

Et nous, qui nous disons ses disciples, cette question nous laisse-t-elle tranquilles ? Nous avons les mots pour y répondre : « Tu es le Christ, le Fils de Dieu, envoyé dans le monde. » Mais la réalité, le mystère derrière les mots, qu’en savons-nous ? Pensons-nous pouvoir l’enfermer dans une définition, fut-elle dite avec les mots mêmes de l’Evangile ? 

« L’amour, c’est de ne pas pouvoir être en repos à cause du mystère d’un être », a écrit un romancier. Puissions-nous ne pas être en repos à cause du mystère du Christ Jésus. Et si nous l’étions, que les jours de la Passion, qui approchent, nous en fassent sortir, nous remettent en quête.

En ces jours de réclusion, si nous adressions, au moins intérieurement, ce « Toi, qui es-tu ? » à nos proches. Dans leur proximité imposée à longueur de journée nous risquons de ne plus voir que les petits – et parfois agaçants – côtés du quotidien. Il dépend de nous, avec l’aide de Dieu, de faire naître de cette proximité un regard renouvelé sur le mystère de chacun.

3e dimanche du temps ordinaire – A

« Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. »

Matthieu 4, 22

> Simon et son frère André étaient tous deux en train de jeter leurs filets dans le lac. Ils travaillaient et se donner de la peine dans une tâche quotidienne qui ne connait pas le repos des saisons. Besoin de se nourrir, nourrir leur famille et certainement vendre leurs poissons ou les troquer.

C’est à ce moment que Jésus les appelle. En plein travail. Mais nous ne les voyons pas hésiter à se mettre à la suite de Jésus. Ils laissent leurs filets sur place. 

En ce début d’année, sommes-nous prêts à nous mettre à la suite de Jésus en laissant sur place ce qui nous retient ? Sommes-nous prêts à lui donner une place plus importante et à le mettre au centre de notre vie ?

4e dimanche de l’Avent – année A

« Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse »

Matthieu 1, 18-24

> Pour la médiation de l’évangile de ce dimanche, nous vous proposons un format podcast réalisé par Parole et Silence et qui nous met à la place de Joseph.

https://paroleetsilence.lepodcast.fr/fenetre-davent-joseph?fbclid=IwAR3U8AgkR8VLQ6ZqY3JPKAcipObp_pNd-xdXlwmuysBevifQGgq4GAvcqP0

Joyeux Noël à tous !

5e dimanche du temps ordinaire – C

« Laissant tout, ils le suivirent» (Lc 5, 1-11)

> Jésus vient dans nos vies de différentes manières. Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus monte dans la barque de Simon alors que les pêcheurs étaient en train de tout ranger et tout nettoyer. Imaginons-nous dans notre foyer à faire le ménage et un ami arrive et s’installe dans le canapé ! Nous serions assez surpris.

Mais Jésus vient dans notre vie souvent de manière inadéquate. Comment Dieu serait comme ça ? Non. C’est nous qui sommes pris au dépourvu.

Le mois de janvier vient de se finir et souvent nos bonnes résolutions sont déjà oubliées. Alors profitons de cette semaine pour voir ce qui nous retient et nous empêche de nous rapprocher du Seigneur qui a déjà embarqué sur la barque de notre vie.

33e dimanche du temps ordinaire – B

« Sachez que le Fils de l’homme est proche, qu’il est à vos portes. » (Mc 13, 29)

> Comment Jésus parle-t-il de sa proximité? A première vue, je l’associe à la fin des temps, à la fin du monde, et je nourris mes peurs avec pessimisme, défaitisme, découragement et amertume.

Pourtant, Jésus nous met en garde: au sujet de la fin de temps, vous n’en savez rien. Sortez de la peur pour entrer dans une attitude de veille. Gardez mes paroles, car elles sont solides et ne passent pas. Mes paroles qui parlent de prendre soin. Des humains, de la nature, du monde.

La proximité de Jésus, elle se découvre lorsque l’on sort de la temporalité passé-futur pour entrer dans le cadeau du présent. C’est ce que raconte l’image du soleil et de la lune qui rythment le temps: ils disparaissent.

La proximité de Jésus, elle se découvre lorsque l’on cesse de chercher le sens de la vie dans les étoiles et que nos yeux redescendent pour voir ce qui nous entoure. C’est ce que raconte la chute des étoiles.

La proximité de Jésus, elle se découvre lorsque nous sommes rassemblés des quatre coins du monde de nos différences pour ne faire qu’un, que nous découvrons cette unité du vivant. C’est ce que raconte les anges qui rassemblent.

Enfin, la proximité de Jésus, elle se découvre dans cette puissance de vie qui se déploie toujours à nouveau et crée du beau, du neuf, de l’espérance, de l’amour. C’est ce que raconte la gloire du Fils de l’homme.

 

19e dimanche – B

« Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. » – Jn 6, 47-48

> Jésus, dans l’évangile de Jean, utilise souvent l’expression « moi, je suis… ». La lumière du monde, le bon berger, la porte, le chemin, la vérité, la vie, le pain de vie… Autant d’images pour exprimer qui il est, lui, le Fils de Dieu, envoyé par le Père. Le pain est le symbole de la nourriture, sans laquelle nous ne pouvons pas vivre. Plus loin, Jésus explique que les Hébreux ont bien reçu la manne dans le désert, mais qu’ils sont finalement quand même morts. Alors que celui qui mange le pain de vie ne mourra pas, mais aura la vie éternelle. Quel programme ! Quel programme fou, peut-on penser au premier abord !

Oui, la foi c’est la folie de croire que la mort n’a pas le dernier mot !

Que nos petites morts (nos échecs, nos ratés, nos maladies, nos deuils, nos regrets, nos séparations, notre solitude…) peuvent être surmontées !

Qu’en plaçant notre confiance dans le Christ, nous sommes capables de nous relever en acceptant la main qu’il nous tend pour nous aider à nous remettre en route et de redire “oui” à la vie !

Qu’en mangeant le “pain de vie”, nous sommes assurés de ne pas être seuls sur le chemin !

Oui, la vie éternelle, c’est déjà maintenant ! Si on le veut bien…

Au coeur de l’été, nous vous proposons de discerner à quel moment ce pain de vie vous a rassasié et vous a redonné la force de continuer votre route. Si vous vous trouvez actuellement dans une période un peu sombre, demandez-vous où vous pourriez trouver ce pain de vie et s’il ne vous apporterait pas un tout petit peu de réconfort, juste le nécessaire pour passer une journée paisible.