3e dimanche de l’Avent – A – 11 décembre 2022

« Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? »

Mat 11,7b

Après avoir rassuré Jean-Baptiste emprisonné sur son identité de Messie attendu – un Messie guérissant les malades et annonçant la Bonne Nouvelle aux pauvres – Jésus se met à parler à la foule de la personne de cet étrange prophète, homme ne vivant que pour la mission reçue de Dieu, et cela dans une pauvreté apparentée à l’âpreté du désert. Pour les curieux en quête d’extraordinaire, Jésus utilise l’image de l’inconsistance d’un roseau balancé par le vent, leur démontrant la vanité de leur recherche. C’est que la grandeur de Jean réside paradoxalement dans son humilité, son abaissement devant le Messie qu’il annonce. Les critères humains sont bouleversés, l’échelle des valeurs renversée ; tout au long de sa vie publique, Jésus le manifestera en paroles et en actes ; il ne cachera jamais son admiration et son amour pour les gens simples et les petits. 

> Nous souvenant de cela, le faux brillant d’un Noël mondain n’arrivera pas à détourner notre regard du mystère d’un Dieu venu chez nous en pauvre

Christ Roi – C – 20 novembre 2022

« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume »

Luc 23,42

> En disant ces quelques mots, le second malfaiteur se révèle doublement. D’une part, malgré son statut peu enviable, il se positionne en tant que croyant, le premier qui confesse que ce Jésus sur la croix va devenir le Christ. D’autre part, il ne demande pas de le sauver, mais de ne pas l’oublier. Avec humilité, il dit ainsi la prière du pauvre, qui dans ses souffrances, demande au Seigneur de ne pas l’oublier dans son Royaume.

> Nous aussi, chaque fois que nous nous sentons seuls, dans la souffrance ou l’injustice, face au non-sens des croix du monde, nous pouvons dire : « souviens-toi de nous », rappelant le Christ crucifié à nos côtés. En méditant ainsi ce verset, par exemple avec son chant de Taizé (https://www.youtube.com/watch?v=D3AhrNBpWDY), nous pouvons nous aussi placer devant les croix du monde, ou nos croix personnelles, l’espérance en Christ.

22e dimanche du Temps ordinaire – C – 28 août 2022

« Mon ami, avance plus haut »

Luc 14,10

> Alors que la société d’aujourd’hui met en avant la performance, le succès, la puissance, le désir d’aller toujours plus haut, en somme, l’Evangile prêché par Jésus dans cette parabole fait le mouvement inverse : pour s’élever, il faut s’abaisser.

> Sommes-nous toujours prêts à cela ? A laisser la meilleure place à l’autre pour l’élever ? A lâcher l’orgueil et le désir de puissance ? A nous ouvrir à la pauvreté et à la fragilité, et à faire de la place à celles et ceux qui sont dans le manque ? Sommes-nous toujours prêts à vivre l’humilité évangélique dans la fraternité et la solidarité envers celles et ceux qui n’ont rien ?

> Cette semaine, ce passage d’Evangile nous invite à méditer sur nos attitudes et nos gestes de tous les jours. « Mon ami, avance plus haut » : comme un appel que le Christ nous lance pour prendre le chemin de l’Evangile, celui de l’humilité qui se couple avec l’élévation de notre prochain, celui des gestes de fraternité et de solidarité. Un chemin concret, à vivre. Pour « avancer plus haut ». Et faire avancer le Royaume de Dieu.

3e dimanche de Pâques – C – 1er mai 2022

« Ils aperçoivent, disposé là, un feu de braises avec du poisson posé dessus et du pain… »

Jean 21,9

> Le mot peut surprendre et pourtant on passe dessus comme chat sur… braises. Un feu de braises… Voyons voyons… A quoi cela fait-il allusion au sortir des jours de la Passion ? Le feu de braises n’apparaît que deux fois dans le Nouveau Testament. Ici et en Jean 18,18, au moment où Pierre se chauffe auprès d’un feu de braises dans la cour du Grand Prêtre, juste avant de renier trois fois Jésus. Ici, au bord du lac, le feu attend Pierre à qui Jésus va demander trois fois s’il l’aime. Le parallèle est superbe.

> Jésus montre à Pierre qu’il rembobine le film. On revient au feu de braises. Jésus donne une seconde chance à Pierre : « Vas-tu me renier à nouveau trois fois ? ». Avec le Ressuscité, le feu du reniement peut toujours devenir le feu des retrouvailles. La fournaise infernale peut se transformer en feu d’amour divin.

> Puissions-nous, à notre tour, laisser Jésus-Ressuscité transformer les feux de nos colères en braises d’humilité, tout en nous invitant à partager ce pain et ce poisson qui n’attendent que notre bon vouloir !

3e dimanche du temps ordinaire – C – 23 janvier 2022

« Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue
 »

Luc 4,18

> A Nazareth, dans la synagogue, Jésus annonce sa mission de Christ, par les paroles du prophète Isaïe/Esaïe : porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue.

> Ainsi Jésus nous rappelle que l’Évangile n’est pas d’abord destiné aux riches, aux hommes libres, aux bien-pensant ou bien-voyant, mais bien à tous ceux qui se reconnaissent comme pauvres, captifs et malvoyants. A tous ceux qui sont dans le manque.

> Sur mon chemin de vie, le Christ m’invite donc à ouvrir les yeux sur mes pauvretés, mes enfermements, mes cécités, à les reconnaître et à les déposer auprès de Lui. Si je fais cela, alors je pourrai recevoir pleinement Sa Bonne Nouvelle. Une invitation donc pour cette semaine à prendre ce chemin d’humilité et me laisser transformer par Sa Bonne Nouvelle.

3e dimanche de l’Avent – C – 12 décembre 2021

« N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. »

(Luc 3,13)

> « Que devons-nous faire ? » La foule est en attente d’une réponse. En attente de sens. En attente d’un Sauveur. Lorsqu’ils sont dans l’attente, les humains ont le regard éveillé, le cœur disponible, les sens aiguisés. La parole de Jean-Baptiste retentit avec d’autant plus de profondeur qu’elle est universelle : les uns sont invités au partage, les autres (collecteurs d’impôts) sont invités à « ne rien n’exiger de plus que ce qui est fixé ».

> Et nous, dans notre situation sanitaire, dans notre attente, que devons-nous faire ? Avoir le regard éveillé, le cœur disponible, les sens aiguisés, pour guetter les signes de lumière de ce temps d’Avent. Et méditer nous aussi ces paroles de Jean-Baptiste invitant au partage et à la modestie. Ne rien exiger de plus que ce qui est fixé : et si la joie se logeait dans la simplicité de cette phrase ? Faire juste ce qui nous est demandé, pas plus, pas moins. Ne rien exiger des autres, mais aussi de moi-même, de plus que ce qui est fixé, permet finalement de me réjouir.

> Prendre un chemin d’humilité et de simplicité, de partage aussi, en voilà un beau et bon programme pour notre attente.

32e dimanche du temps ordinaire – B – 7 novembre 2021

« Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat… »

Marc 12, 38

Méfiance

> Ce verset ne manque pas de nous rappeler l’adage populaire : l’habit ne fait pas le moine. Mais pas seulement. A bien y regarder, il fait aussi office de miroir. Voilà des hommes qui aiment à se promener en vêtements d’apparat, en longues robes dit une autre traduction. Le mot robe est repris dans le livre de l’Apocalypse. Une des différences entre ces deux tenues est que l’une est recherchée par ceux qui la portent : pour paraître, pour être dans le vent, pour être remarqué, peut-être, finalement, pour couvrir leurs vices. Leur piété affichée n’est qu’une mince couche de vernis, superficielle qui ne résiste pas à un examen en profondeur, au regard de Dieu qui scrute les cœurs. L’autre robe est reçue par ceux qui, dans les lieux célestes, sont en présence de l’Agneau. La robe est un cadeau et un signe qu’ils ont été lavés de leurs fautes. Dans le secret de leur cœur, ceux-là n’ont rien à montrer, rien à apporter. Ils se reconnaissent pécheurs sauvés par grâce. 

> Nous le savons bien sûr, toutefois méfions-nous de toute forme d’orgueil spirituel qui nous ferait croire que, nous, nous avons compris ce qu’est la vie chrétienne. Adoptons l’attitude de la pauvre veuve. Elle passe inaperçue aux yeux des hommes. Pourtant Jésus la remarque. A l’heure des choix, ne cherchons à être remarqués des hommes. Cherchons l’approbation de Dieu. 

29e dimanche du temps ordinaire – B – 17 octobre 2021

« Quiconque veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. »

Marc 10,43

> Ah comme je les vois bien ces deux disciples frangins se disputer pour avoir la place de favoris et maîtriser leur destin jusque dans le monde à venir… Ils se voient déjà en haut de l’affiche !

> Et Jésus alors de renverser la pyramide des mérites en plaçant une fois de plus l’humilité et le service à l’autre comme valeur suprême. Comme il le fera à la toute fin, en nouant un linge autour de ses reins pour laver les pieds de ses disciples…

> Pour chacun de mes rêves de grandeur, que l’Esprit pointe du doigt pour moi le pas de côté qu’il me faut faire pour ne pas perdre le fil de ma prière: que Ta volonté soit faite !

Lundi 30 mars 2020

« Jésus se baissa de nouveau. »

Jn 8,6

> Relisons ce texte bien connu en surlignant les verbes de mouvement ; de haut en bas d’abord : Jésus s’assied (8,2), se courbe vers le bas (pléonasme en 8,6 et 8,8) ; puis vers le haut: Jésus se relève (8,7), et se relève encore (8,10).

Ce que l’Evangile du jour nous dit, c’est que pour prendre ce chemin de pardon qui relève, le chemin de la vie, il faut oser s’abaisser comme Jésus s’abaisse pour écrire sur le sable. Car quand Jésus est bombardé de questions par les Pharisiens qui cherchent à lui tendre un piège, il se baisse, et se met à tracer du doigt des traits sur le sol. Geste énigmatique. On ne sait pas ce que Jésus écrit par terre, mais ainsi Jésus prône en fait un abaissement…

Le pardon, qui permet une vie nouvelle en homme et femme pardonnés, comme à la fin de cet épisode, passe donc par un abaissement. S’abaisser, c’est lâcher. Lâcher la pierre de la colère, de la haine, de la rancoeur, même si cela nous coûte tellement. C’est laisser le pouvoir à l’autre. C’est lui redonner le pouvoir pour la vie, en vue d’une vie nouvelle. Car cet abaissement ouvre à une vie nouvelle.

En ce jour, nous nous proposons de vivre cette démarche d’humilité et de lâcher prise : quelle pierre de colère, de haine, de rancœur puis-je lâcher ? Comment puis-je, à la suite du Christ, moi aussi m’abaisser pour initier un chemin de pardon qui ouvre à une vie nouvelle ?

30e dimanche du temps ordinaire – C

« Le publicain, lui, se tenait à distance
et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ;
mais il se frappait la poitrine, en disant :
‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’ » (Luc 18,13)

> Le publicain, ou collecteur d’impôts, est la figure par excellence de la personne mal vue dans la société juive de l’époque. Et pourtant, celui-ci garde une attitude humble, il se frappe même la poitrine, en geste d’humble repentir. Et il s’en remet simplement au Seigneur, en se reconnaissant comme pécheur.

L’Evangile est là, dans cette simplicité : dans cet accueil inconditionnel de celui qui se reconnaît comme pécheur, sauvé par grâce. Mais il est surtout dans la démarche de cet homme, rejeté de sa société, qui ose dans un cheminement d’introspection, regarder en face ses propres failles, ses péchés et qui finalement se tourne vers Dieu pour déposer cela à ses pieds.

Pour nous aussi, l’Evangile est là, dans cette simplicité : dans cet accueil inconditionnel de chacun de nous qui se reconnaît comme pécheur, sauvé par grâce. Mais il est surtout dans notre démarche d’introspection, d’oser regarder en face nos failles, nos péchés, pour nous tourner ensuite vers Dieu pour déposer cela à ses pieds.

Cette semaine, c’est cela que nous proposons. Une démarche concrète de reconnaître, en vérité, ses péchés, des failles, et de demander ensuite à Dieu : ‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’