2e dimanche de Pâques – C – 24 avril 2022

« Jésus vint, les portes étant fermées,
se présenta au milieu d’eux, et dit :
La paix soit avec vous. »  

(Jean 20, 26)

Phénomène encore

> Ce passage nous présente Thomas dans son rapport de foi en Jésus. Bien connu, il est largement commenté.  Un détail nous échappe souvent : l’évangéliste précise que, chaque fois que Jésus visite ses disciples, les portes du lieu où ils se trouvent sont fermées. Le verbe grec utilisé suggère que les portes sont fermées avec des barres, des verrous ou une clé. Il ne suffisait donc pas de pousser la porte pour entrer. Pourtant Jésus est là. Il se présente devant eux. Comment Jésus a-t-il pu entrer ? Quel phénomène étrange, voire inquiétant ! Jésus ressuscité ne serait donc pas soumis à la matérialité. C’est une évidence. Une évidence qui rompt toute compréhension de la physique du monde. Les disciples étaient dans la crainte, celle de leurs propres frères juifs, l’apparition soudaine de Jésus avait de quoi les faire sursauter de peur, ou de joie (v. 20). 

> Nous qui prions pour que le Seigneur se manifeste à nous dans nos circonstances, ne doutons nullement qu’Il le fasse. Quel que soit la manière dont Il le fera, la première parole qu’Il nous adressera sera, comme à ses disciples : La paix soit avec vous !

4e dimanche de l’Avent – C – 19 décembre 2021

« Et d’où me vient ceci,

que la mère de mon Seigneur vienne vers moi ? »

(Luc 1, 43)


ETONNEMENT

> Voilà bien une des situations les plus étonnantes de la Bible ! Dans une époque reculée où la société n’était pas encore technicienne, Elisabeth, une femme ordinaire, perçoit des choses invisibles à l’œil nu. Comment pouvait-elle savoir que sa cousine Marie était enceinte ? Était-ce visible à travers ces vêtements amples de l’époque ? De plus, enceinte d’un garçon, alors que l’échographie n’était pas encore inventée ? et qui plus est, comment pouvait-elle considérer que ce petit être en formation était son Seigneur ? Etonnant, non !

> La réponse est peut-être dans cette précision que l’évangéliste Luc rapporte : Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint. Jésus donnera trois titres à cet Esprit : Paraclet, Esprit de vérité, Saint-Esprit. A propos de cet Esprit, Jésus dira plus tard à ses disciples : il vous est avantageux que je m’en aille, car, je vous enverrai un paraclet. Quand il sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité. (Jean 16, 7 et 13). Elisabeth a reçu avant l’heure cet Esprit. C’est Lui qui l’a conduite dans toute la vérité. Chose étonnante, la situation exceptionnelle d’Elisabeth est devenue pour nous une situation ordinaire. Jésus l’a promis, et Il tient ses promesses. Est-ce que je prête foi à ses propos ? Viens en aide à mon incrédulité !

30e dimanche du temps ordinaire – B – 24 octobre 2021

D’un côté … « beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire … ». Mais finalement… « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »

(Marc 10, 48-49)

> Dans l’Évangile de ce dimanche, nous observons un étrange renversement de situation en ce qui concerne la foule qui entoure l’aveugle du récit. Alors que celui-ci appelle Jésus à l’aide, le texte nous dit d’abord que beaucoup essaient de le faire taire (v48), mais lorsque Jésus s’intéresse à lui, soudain le discours change et on lui demande de la confiance (v49)…
La confiance il l’a eue depuis le début et il ne s’est pas laissé démonter par ceux qui tentèrent de le convaincre de laisser tomber ! Au contraire il a persévéré et bien lui en a pris.

> Cette semaine, soyons fermes et convaincus dans nos demandes. N’attendons pas que la foule nous pousse et peut-être pourrons nous changer le regard des gens qui nous entourent pour les faire passer de « tais-toi ! » à « lève-toi ! ».

2e dimanche de Pâques – B – 11 avril 2021

« Cesse d’être un incroyant et deviens un homme de foi! »

Jean 20,27

> Je la prends pour moi cette semaine cette injonction à Thomas. Combien de fois je doute moi aussi, je touche à mes blessures ou à celles des autres et je m’effraie, je chancelle!

Alors le Christ me rappelle que comme pour Thomas, il est sensible à mon cheminement tortueux sur le sentier de la foi, qu’il ne m’en évitera peut-être ni les creux ni les nids-de-poule, mais qu’au bout de ce chemin-là, la vulnérabilité sauvera le monde, elle l’a déjà sauvé ! Pour que moi aussi je puisse m’exclamer: Mon Seigneur et mon Dieu!!

1er dimanche de carême – B – 21 février 2021

« Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert… »

Marc 1,12

> Jésus vient d’être baptisé, de recevoir l’Esprit… et ce même Esprit le pousse au désert où il va être tenté par Satan. On peut être quelque peu interloqué en lisant cela ! Quoi, l’Esprit aurait-il perdu… l’esprit ?

> Les épreuves que Jésus va traverser au cours de son cheminement dans le désert, ses rencontres avec le diable, vont prouver son intelligence et sa divinité avant que son ministère ne commence. Au final, il s’agit donc d’une bonne chose.

> Lorsque nous rencontrons une épreuve, ne pensons jamais qu’elle nous est envoyée par Dieu – l’Esprit n’envoie pas Satan, il envoie Jésus en condition d’être éprouvé, la nuance est importante ! Pensons simplement que celui qui nous a envoyé dans une zone d’épreuve sait ce qu’il fait, connaît nos intelligences et notre foi et est persuadé que nous pouvons en sortir meilleurs pour accomplir notre vocation.

> En ce début de Carême, traversée du désert jusqu’à Pâques, en ce temps de pandémie qui est une autre forme de désert, soyons forts dans notre foi et affrontons ce qui nous arrive avec intelligence. Du bien en sortira.

32e dimanche du temps ordinaire – A – 8 novembre 2020

« Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. »

(Matthieu 25, 8)

> Cinq jeunes filles se sont préparées aux noces en prévoyant de prendre de l’huile pour leur lampes afin de durer dans la nuit en attendant l’époux alors que les cinq autres sont venues sans réserve. Le moment venu elles se sont retrouvées dépourvues. Le texte de ce dimanche interroge.  Pourquoi donc les jeunes filles qui étaient préparées n’ont pas voulu prêter un peu d’huile au lieu de tout garder pour elles ? Où est la solidarité que l’on pourrait attendre du Christianisme ?
Si l’époux représente le retour du Christ, alors l’analogie du texte nous dit que nous sommes dans la nuit. Une lampe permet de nous éclairer. L’huile est ce qui permet à la flamme de continuer à brûler. Il y a des choses qui ne peuvent pas se donner ni être fait à la place des autres. On ne peut pas manger pour un autre, on ne peut pas dormir pour un autre, de même, remplir la lampe de notre foi avec l’huile de l’Esprit Saint ne peut se faire que personnellement.
Ce qu’auraient pu faire les jeunes filles prévoyantes en revanche, c’est aider les autres filles en amont, leur proposer de se préparer, de puiser à la Source.

> Cette semaine, comme le dit la chanson « Mettons de l’huile » dans nos lampes afin que notre foi puisse nous éclairer dans les temps sombres que nous vivons. Et soyons témoins, allons inciter les autres à s’équiper pour se préparer aux festivités de l’avènement du Christ et soyons dans l’allégresse, le monde à besoin de nos lumières. Amen !

26e dimanche du temps ordinaire – A – 27 septembre 2020

Il dit : ‘Oui, Seigneur !’ et il n’y alla pas.

(Mt 21, 30)

> Par la parabole de l’Évangile de ce dimanche Jésus tend un piège aux grands prêtres et anciens, c’est presque devenu une habitude pour Lui. L’enjeu de cette parabole c’est la cohérence de notre foi. Il est question d’agir pour Dieu. Celui des deux fils qui fait la volonté du père, c’est celui qui « fait », et non celui qui « dit ». Par cette question qui paraît simple et qui ne laisse qu’une réponse logique, il va forcer les bien-pensants de l’Église à répondre ce qui est juste tout en les accusant ensuite justement de ne pas faire ce qu’ils disent.

> Au fond, voilà donc un père qui demande et des fils qui, ensuite, font ce qu’ils veulent. Si Jésus emploie cette image, c’est pour nous décrire ce qui se passe entre Dieu et nous. Cette semaine nous sommes invités à regarder où nous pourrions nous repentir et faire la volonté de Dieu, même si nous lui avons peut-être dit non, consciemment ou non. Inversement, ne faisons pas de fausses promesses à Dieu. Soyez bénis.

20e dimanche du temps ordinaire – A – 16 août 2020

« Les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres »

(Matthieu 15, 27)

> Incroyable texte, difficile d’accès parce qu’il montre un Jésus dur, apparemment raciste et loin de l’image qu’on lui connaît. Les textes bibliques qui nous dérangent nous demandent d’aiguiser le regard. Alors que peut-il nous dire ? Focalisons donc un instant sur l’incroyable ténacité et courage de la femme Cananéenne : elle ne se laisse pas décourager parce qu’elle est femme et qu’il est mal vu qu’elle s’adresse à un homme, israélite de surcroît. Elle aborde humblement le Christ et ne se laisse pas décourager alors que Jésus ne lui répond pas ni quand les disciples lui disent de s’en aller. Elle ne se laisse pas décourager quand Jésus lui dit qu’il n’est pas venu pour elle (?!). Au contraire, elle entre dans le jeu et en reprenant les termes de « petit chien » et de « maître » elle reconnaît une autorité divine au Christ (et par là un statut supérieur au peuple qui l’a accueilli). Est-ce un test de la part de Jésus ? Quoiqu’il en soit, sa foi est telle qu’elle se « contente » des miettes et sait que cela suffira à la sauver elle et sa famille.

> Cette semaine, même si nous ne comprenons pas certains messages véhiculés par les représentants de Dieu sur terre ou si nous avons l’impression que Jésus ne répond pas, accrochons-nous à la foi que même une miette de Dieu suffit pour nous sauver !

Mardi 30 juin 2020

« Mais Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? »

Mt 8,26

> Bien souvent, dans les tempêtes de nos vies, quand nous sommes envahis par la peur ou frappés de stupeur, nous avons l’impression que Jésus dort. Comme les disciples qui réveillent Jésus par ces mots : « Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. », nous aussi nous aimerions parfois crier : « Mais tu fais quoi, Seigneur ? Fais quelque chose pour moi, bon sang ! Tu m’as abandonné ou quoi ? »

Au cri (violent) des disciples, Jésus répond de manière violente aussi : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? » Par ces mots qui assurément ont dû secouer les disciples, Jésus les replace en fait devant leur responsabilité de croyant: ne pas se laisser envahir par la peur, et faire confiance.

Alors cette semaine, devant les craintes ou les peurs de nos vies, devant les orages petits ou grands qui peuvent y survenir, devant nos sentiments d’être parfois perdus, sans plus savoir où aller, écoutons cette phrase que Jésus nous adresse à nous aussi : « Pourquoi êtes-vous si craintifs(ves), hommes(femmes) de peu de foi ? ». Faisons le choix de ne pas nous laisser envahir par la peur, faisons le choix de la foi, de la confiance. Et ainsi, peut-être, en nous, se fera « un grand calme ».

Mardi 5 mai 2020

« Mais vous, vous ne croyez pas,
parce que vous n’êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main. »

Jean 10, 26-28

> Combien de fois je suis celui qui ne crois pas, qui doute 
Celui qui, dans ce tohu-bohu déroutant, se perd sur la route ?

Combien de fois je suis celui qui n’écoute pas vraiment
Mon berger et sa rassurante voix, dans ce brouhaha assourdissant ?

Combien de fois je suis celui qui ne comprends pas en profondeur
Sa bonne nouvelle pour ma vie, mais qui me laisse envahir par mes peurs ?

Combien de fois je suis celui qui doute de moi
Qui me rabaisse, qui me dénigre, qui n’a aucune bienveillance pour soi ?

Combien de fois ?

Et pourtant.

Dieu nous donne ce temps de confinement
Pour entendre sa promesse, vraiment :
Jésus nous connait profondément
Plein d’amour pour chacun de ses enfants,
Et il nous donne la vie éternelle
Non ce n’est pas une promesse irréelle !

Alors cette semaine, écoutons,
Osons le pari de la confiance
Pour discerner tel des moutons
La promesse du berger pleine d’espérance.
Prions.
Partageons.
Rassurons.
Donnons.
Suivons.
Témoignons.

La vie nous est donnée en abondance,
Qu’en ferons-nous, de cette chance ?