17e dimanche du Temps ordinaire C – 24 juillet 2022

« Remets-nous nos péchés, car nous-mêmes aussi nous remettons à tous ceux qui nous doivent… »

Luc 11, 4 – Trad. Darby

Remise …

> La plupart des exégètes choisisse la traduction bien connue : pardonne-nous (Aphiemi) nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous a offensé. M. Darby propose de mettre en avant un des autres sens du verbe grec : remettre une dette. Voilà que le Notre Père prend une autre coloration. L’offense est une action qui blesse quelqu’un. Il est vrai que, bien souvent, nos actions blessent notre créateur. Dans son immense amour, Il considère comme non avenue cette offense. A celle ou celui qui a choisi Christ comme Sauveur, le Père n’en tient pas rigueur et Il n’en garde aucun ressentiment. Remettre une dette c’est faire grâce à quelqu’un d’une peine. Cela correspond à l’attitude de Dieu. Jésus attire notre attention sur le fait que nous considérons que les autres sont nos débiteurs. En posant comme un état de fait que nous remettons à tous ceux qui nous doivent, Jésus recadre la perspective : c’est parce qu’Il a souffert pour moi, et qu’Il m’a conduit à la liberté que je suis invité à être bienveillant, à me montrer secourable à autrui et plein de tendresse. 

> Combien le secours de l’Esprit-Saint (v. 13) nous est nécessaire pour entrer dans cette dynamique. Ô Seigneur change nos cœurs de pierre en cœur de chair et met en nous un Esprit nouveau afin que nous remettions à tous ceux qui nous doivent.

Dimanche de Pentecôte – 23 mai 2021 – B

« J’ai encore beaucoup à vous dire, mais vous ne pouvez pas le porter maintenant…Quand l’Esprit viendra, il vous conduira dans toute la vérité. »

(Jean 16.12-13)

> J’aime comme Jésus, dans ce long adieu, laisse le temps au temps… et ménage ses disciples en les préparant à son départ! Toute vérité n’est pas bonne à entendre et surtout on ne peut pas être boulimique de la vérité, ce serait trop lourd à porter. C’est pourquoi Jésus promet à ses disciples cet Esprit, ce Consolateur pour être conduits progressivement dans le discernement.

Cet Esprit veut nous rencontrer tout spécialement dans les temps de remise en question et d’ajustement : te laisseras-tu inspirer ?

« J’ai voulu en découdre, connaître ta volonté
Tenir un souvenir
Comprendre tout de toi, t’attraper, te saisir
Mais l’Esprit m’a soufflé :
La vérité jamais ne tient dans un souvenir
Elle vibre de redire chaque jour qu’il est vivant
Tu ne saisiras rien
Ce qui est saisissant, c’est la mémoire du vent. »
(M. Muller-Colard)

1er dimanche de carême – B – 21 février 2021

« Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert… »

Marc 1,12

> Jésus vient d’être baptisé, de recevoir l’Esprit… et ce même Esprit le pousse au désert où il va être tenté par Satan. On peut être quelque peu interloqué en lisant cela ! Quoi, l’Esprit aurait-il perdu… l’esprit ?

> Les épreuves que Jésus va traverser au cours de son cheminement dans le désert, ses rencontres avec le diable, vont prouver son intelligence et sa divinité avant que son ministère ne commence. Au final, il s’agit donc d’une bonne chose.

> Lorsque nous rencontrons une épreuve, ne pensons jamais qu’elle nous est envoyée par Dieu – l’Esprit n’envoie pas Satan, il envoie Jésus en condition d’être éprouvé, la nuance est importante ! Pensons simplement que celui qui nous a envoyé dans une zone d’épreuve sait ce qu’il fait, connaît nos intelligences et notre foi et est persuadé que nous pouvons en sortir meilleurs pour accomplir notre vocation.

> En ce début de Carême, traversée du désert jusqu’à Pâques, en ce temps de pandémie qui est une autre forme de désert, soyons forts dans notre foi et affrontons ce qui nous arrive avec intelligence. Du bien en sortira.

Mardi 2 juin 2020

« Jésus leur dit : ‘Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.’ »

Mc 12,17

> En ce déconfinement, essayons de laisser de côté les préoccupations matérielles, autant que nous le permet notre condition bien entendu. Laissons à César ce qui lui appartient, donc.

> Sortons de ce temps de pandémie avec un petit supplément d’âme plutôt qu’un supplément sur notre compte bancaire. Retrouvons le goût des choses de l’esprit, laissons du temps pour la prière au milieu de nos nouvelles journées, émerveillons-nous d’une fleur, d’un papillon, du visage de nos prochains. Pas celui qui est gravé sur nos pièces de monnaie, celui que nous rencontrons vraiment.

> Que l’Esprit de la Pentecôte continue de souffler sur notre déconfinement !

6e dimanche de Pâques – 17 mai 2020

« L’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir,
car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; »

Jn 14,17

> En ce temps de déconfinement plus ou moins progressif, de nombreuses voix s’élèvent pour que nous ne reprenions pas nos « vies d’avant », pour que le monde change, pour que les êtres humains vivent dans un nouvel esprit, positif si possible. En vérité.

> L’Esprit de vérité existe. Jésus nous l’a promis. Mais juste après nous avoir dit qu’il nous l’enverrait, il nous dit que le monde ne peut pas recevoir cet Esprit. Contradiction ? Non, car Jésus nous a bien demandé d’être dans le monde sans être pour autant du monde. Celui qui est mondain ne peut recevoir cet Esprit de vérité.

> A nous, qui avons reçu cet Esprit, de bien nous garder du monde d’avant et d’insuffler sa vérité au monde d’après !

Mardi 21 avril 2020

« Le vent souffle où il veut :tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »

(Jn 3,8)

> Parmi les répliques fréquentes de ceux qui nous questionnent au sujet de notre foi, il y a le fait que nous croyons en un Dieu que nous ne pouvons pas voir et dont nous n’aurions donc aucune preuve de l’existence. J’aime beaucoup leur répondre avec cette phrase de Jésus à Nicodème au sujet du vent, en développant un peu.

> Qui peut voir le vent ? Personne. Serait-ce donc qu’il n’existe pas ? Assurément non, car nous pouvons en voir les effets, un drapeau qui bouge, les arbres qui se balancent, et même ressentir sur nous son souffle. Il en va exactement de même pour Dieu. Nous voyons les effets de son Amour sur les êtres, particulièrement en ce temps de confinement à travers l’inventivité et la charité dont font preuve les humains, et nous pouvons ressentir sa présence par le souffle de l’Esprit dans notre cœur.

> A nous de prouver à celles et ceux qui nous entourent que Dieu existe et que nous en serons les témoins par l’Amour que nous porterons à toute personne qui croisera notre route aujourd’hui.

20e dimanche du temps ordinaire – C

« Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? » Luc 12, 49-53

> Il est difficile d’entendre et de lire cet extrait d’évangile. Jésus dont sa naissance a été annoncée dans la joie du « paix sur la terre aux hommes » dit à ses disciples qu’il vient apporter la division.

Jésus rappelle à ses disciples qu’il vient apporter une paix plus grande, celle qui a traversé sa mort et a été débarrassée du péché. Mais que cette paix ne se fera pas sans division car elle demande une conversion totale ; elle n’admettra pas les tièdes. Et c’est pour cela que même au sein de la famille la division pourra régner. Il est difficile à chacun de se retirer dans sa chambre et de prier le Seigneur sans être jugé ou embêté par un membre de sa famille. Ceux qui croient mais à quoi bon aller à l’office ? à quoi bon jeûner lorsque cela est recommandé ?

Cette semaine pensons à nos propres divisions intérieures, entre la chair et l’esprit. Et gagnons des petites batailles du quotidien en consacrant régulièrement des petits moments à Dieu ! Par exemple en glorifiant le Seigneur devant la beauté d’un paysage…

11e dimanche du temps ordinaire – C

« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière. » (Jean 16,12)

> Toute vérité n’est pas bonne à dire, il y a des vérités lourdes à porter.  Elle est délicate, cette attention du Christ en son dernier enseignement d’adieu de tenter encore de ménager ses disciples… Et cela me plait infiniment, dans la suite de Pentecôte, de me souvenir que l’Esprit s’offre pour glisser un souffle léger là où je me cogne à des vérités trop lourdes à porter seule.

Cette semaine, Seigneur, aide-nous à explorer la profondeur de mon être, à nous examiner et nous connaître dans la vibration de ton Esprit. Toi tu connais toute notre vie en vérité, tu es la Mémoire de tous les instants qui ont compté et de tous les obstacles surmontés. Apprends-nous à lâcher du lest pour que notre prière s’élève vers toi sans entrave, lorsque la dureté pourrait nous retenir clouée au sol.
Amen

1er dimanche de Carême – A

« En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. » (Mt 4,1)

> Mystérieuse association qui peut nous choquer à première vue : c’est bien l’Esprit qui conduit Jésus au désert, et pourquoi le fait-il ? Pour que Jésus y rencontre le diable ! Alors quoi ? L’Esprit serait-il devenu fou ? Va-t-il nous conduire, nous aussi, vers le diable ?

Cette lecture superficielle en mérite une seconde, plus profonde. Le diable hante chacun de nos déserts. Deuil, solitude, burn-out, dépression, voilà des déserts modernes. Qu’est-ce que « conduire », du coup ? C’est guider, d’abord. L’Esprit nous guide dans ces déserts. Il sait que nous allons y rencontrer le diable, la tentation. Mais la bonne nouvelle c’est justement que c’est l’Esprit qui nous guide. Il ne nous laissera pas tomber le moment venu et nous donnera – comme il l’a fait pour Jésus – les bons mots et les bonnes attitudes.

Nous aussi, en ce Carême, laissons-nous conduire, guider par l’Esprit dans les déserts de nos vies. Nous y ferons des rencontres inquiétantes, mais elles nous rendront plus forts grâce à l’Esprit qui nous accompagne.

Pentecôte – C

« L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14, 26)

> La Pentecôte nous rappelle cet Esprit promis par Jésus à ses disciples et donné par le Père. Cet événement extraordinaire, c’est à nous aussi que Jésus le promet. L’Esprit nous a été donné au baptême, à nous de nous laisser guider par lui. Il enseigne, mais il vient aussi nous rappeler ce que Jésus a dit, a fait dans sa vie. N’ayons pas peur de l’écouter, cette flamme vivante qui peut nous brûler de la vie de Dieu. Quand le chemin se fait plus tortueux, moins limpide, remettons nos vies à l’Esprit Saint pour raviver cette vie du Christ en nous !