Mardi 5 mai 2020

« Mais vous, vous ne croyez pas,
parce que vous n’êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main. »

Jean 10, 26-28

> Combien de fois je suis celui qui ne crois pas, qui doute 
Celui qui, dans ce tohu-bohu déroutant, se perd sur la route ?

Combien de fois je suis celui qui n’écoute pas vraiment
Mon berger et sa rassurante voix, dans ce brouhaha assourdissant ?

Combien de fois je suis celui qui ne comprends pas en profondeur
Sa bonne nouvelle pour ma vie, mais qui me laisse envahir par mes peurs ?

Combien de fois je suis celui qui doute de moi
Qui me rabaisse, qui me dénigre, qui n’a aucune bienveillance pour soi ?

Combien de fois ?

Et pourtant.

Dieu nous donne ce temps de confinement
Pour entendre sa promesse, vraiment :
Jésus nous connait profondément
Plein d’amour pour chacun de ses enfants,
Et il nous donne la vie éternelle
Non ce n’est pas une promesse irréelle !

Alors cette semaine, écoutons,
Osons le pari de la confiance
Pour discerner tel des moutons
La promesse du berger pleine d’espérance.
Prions.
Partageons.
Rassurons.
Donnons.
Suivons.
Témoignons.

La vie nous est donnée en abondance,
Qu’en ferons-nous, de cette chance ?

Mercredi 25 mars 2020 – Annonciation

« A cette parole, Marie fut toute bouleversée et elle se demandait ce que pouvait signifier cette parole. »

Luc 1,29

> A la première interpellation de l’ange, Marie se laisse surprendre. Si son premier mouvement n’est pas la peur ou la méfiance, c’est parce qu’elle est ouverte à la parole de l’ange. Son cœur est disponible. Déjà, elle pressent que sa vie va changer, et elle reste entièrement à l’écoute, prête à dire son “oui”.

Marie s’est préparée sans se préparer. Elle était prête car sa vie entière est tournée vers le Seigneur dans la simplicité de son quotidien.

Réjouissons-nous de l’accueil réservé par Marie à l’ange Gabriel !

A son école, de quelle façon nous laissons-nous bousculer par les messagers ? Ils sont nombreux même s’ils ne ressemblent pas, de prime abord, à Gabriel… Parvenons-nous à être attentifs au message dont ils sont les porteurs ? Savons-nous envisager un “oui” même lorsque nous ne maîtrisons pas tout à la perfection ?

Que ces temps particuliers nous rendent dociles à l’Esprit à la façon de la Vierge Marie pour bouleverser le monde !

16e dimanche du temps ordinaire – C

« Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » (Luc 10, 40)

> On ne peut pas en vouloir à Marthe. Sa colère est signe d’un besoin de reconnaissance pour tout le temps consacré au service. Nous serions beaucoup à avoir réagi comme elle. Notre sens du devoir bien accompli peut nous jouer rapidement des tours et parfois nous oublions un peu les priorités.

Cela se traduit aussi dans le Capitalisme et l’activisme. Il y a dans notre société, quelque chose de Marthe et l’Église n’y échappe pas. Elle est appelée à être comme Marie dans ce passage de l’Évangile : plutôt à l’écoute du Christ que dans la surenchère de proposition d’activité.
Jésus exprime le besoin de la rencontre avec Marthe. Il n’est pas là que pour donner, mais aussi pour accueillir : une manière de dire à Marthe «vient aussi !».

> Le fait de «faire» permet de contrôler, on peut regarder si c’est bien fait ! les choses sont des certitudes, ce qui est mystérieux ce sont les personnes. Cette semaine, alors que nous sommes peut-être en vacances, prenons de temps en temps le risque d’entrer dans le mystère des relations en écoutant le Christ et celles et ceux que nous rencontrerons, sans «faire» quelque chose de précis mais dans l’instant présent.

1er dimanche de carême – C

« Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » (Luc 4, 12)

>Il y a bien des manières de mettre Dieu à l’épreuve. Qu’on pense par exemple aux dix plaies d’Egypte où Pharaon refuse de laisser partir le peuple d’Israël malgré ce qui s’abat sur son pays. Il refuse de croire à la puissance de Dieu et ce n’est qu’avec le mort de son fils et des aînés de son peuple qu’il finira par plier. Cet épisode chargé de violence et du coup un peu mystérieux et effrayant est l’un des nombreux passages bibliques où l’homme met à l’épreuve le Seigneur. Jamais il n’en sort gagnant.

Mettre à l’épreuve Dieu peut se manifester de nombreuses manières et nous l’avons certainement tous déjà fait. C’est tester sa puissance par le biais de nos petits prismes humains. C’est vouloir le forcer à rentrer dans nos cadres, et répondre à nos propres désirs. Ca peut être en refusant délibérément de suivre ses commandements. On se dit alors : on verra bien ce qu’il m’arrive ou encore : ce n’est pas si important. Ca peut aussi être d’exiger de Dieu qu’il se manifeste selon la vision étriquée que nous avons de lui ; par exemple en lui demandant de réaliser tel exploit pour nous conditionnant ainsi notre foi ou notre déférence envers lui.

Mettre Dieu à l’épreuve, c’est toujours oublier de se mettre humblement à son écoute, tentant de discerner le dessein qu’il a pour nous. Car la puissance de Dieu se manifeste de mille manières et vouloir le soumettre à nos chantages ne peut que nous rendre perdants même si, parfois, on peut mettre du temps à s’en rendre compte…

En ce début de Carême, essayons de détecter dans nos vies tous les moments où nous mettons Dieu à l’épreuve, où nous l’instrumentalisons en oubliant de regarder plus loin que le bout de notre nez. Abandonner ces tentations nous rapprochera inévitablement du vrai visage de Dieu.

31e dimanche du temps ordinaire – B

« Le premier [commandement], c’est : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras…» (Marc 12, 29-30a)

> « C’est si simple d’aimer » dit la chanson populaire. La réalité est souvent bien différente. Et pourtant, ce double commandement d’amour, c’est la base de tout éthique de vie chrétienne. C’est l’ouvrage à remettre sans cesse sur le métier : aimer… Dieu, et son prochain, comme soi-même ! S’aimer soi-même, donc, qui est souvent encore plus difficile qu’aimer les autres…

Mais ici, Jésus donne un éclairage intéressant à ce double commandement d’amour : il le fait précéder du rappel que le Seigneur est l’unique Dieu, avec ce mot : « Ecoute, Israël ! ».

Ecoute. C’est comme si, avant d’aimer, il fallait se mettre à l’écoute. Avant d’aimer Dieu, il faut se mettre à l’écoute… de sa Parole ! Avant d’aimer son prochain comme soi-même, il faut se mettre à l’écoute… de soi et des autres ! Car contrairement à la chanson, c’est si difficile d’aimer ! Il faut beaucoup d’écoute, et de la confiance, pour aimer.

Alors cette semaine, écoute ! Ecoute Dieu, écoute les autres, écoute-toi au plus profond de toi-même. Ouvre tes oreilles, dans un premier temps, pour emprunter, dans un deuxième temps seulement, le chemin de l’amour. Ecoute et aime, en voilà un beau condensé de la vie chrétienne ! Que le Dieu Jésus Christ te guide dans ton chemin d’écoute et d’amour !

23e dimanche du temps ordinaire – B

Aussitôt les oreilles de cet homme s’ouvrirent, sa langue se délia et il se mit à parler correctement. Jésus recommanda à ceux qui étaient là de n’en rien dire à personne . (Marc 7,35-36)

> Étonnant miracle dans l’Évangile de cette semaine. Bien, vous me direz tous les miracles sont étonnants, d’où leur appellation. Certes. Mais attardons-nous ici à un élément presque ironique : imaginez-vous la joie de cette homme guéri ! Il peut enfin entendre, et bonus, parler à nouveau correctement. Et là… quelle est la première chose que Jésus lui dit, ainsi qu’à tous ceux présent ? « N’en parlez pas ! ». Bien que le texte nous précise que cet ordre n’a pas été suivi, se pose tout de même la question : quand et pour quoi parler de ce que Dieu fait dans nos vies ?

> Cette semaine laissons-nous toucher par la main de Jésus, qui continue l’œuvre créatrice du Père. Mais avant de crier sur les toits tout ce que Dieu est et fait, prenons pleinement conscience de l’étendue de ses bienfaits. Prenons le temps de le remercier et cherchons plus loin encore son regard. Ensuite seulement serons-nous à même d’être de vrai témoin, habité en profondeur. Allez, « Ephphatha », ouvrons-nos cœurs ! Belle semaine !

Pentecôte – C

« L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit » (Jn 14, 26)

> La Pentecôte nous rappelle cet Esprit promis par Jésus à ses disciples et donné par le Père. Cet événement extraordinaire, c’est à nous aussi que Jésus le promet. L’Esprit nous a été donné au baptême, à nous de nous laisser guider par lui. Il enseigne, mais il vient aussi nous rappeler ce que Jésus a dit, a fait dans sa vie. N’ayons pas peur de l’écouter, cette flamme vivante qui peut nous brûler de la vie de Dieu. Quand le chemin se fait plus tortueux, moins limpide, remettons nos vies à l’Esprit Saint pour raviver cette vie du Christ en nous !

Avent 2015 – Jour 25

Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s’appellera Jean. » On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! » (Luc 1,60-61)

> Elisabeth vient d’enfanter. Ses voisins et sa famille viennent se réjouir avec elle mais comme dans toute bonne famille, chacun souhaite donner son point de vue. Surtout quand il s’agit de trouver un prénom au nouveau-né !

Elisabeth ne se démonte pas face à toute sa famille et ses voisins, « Il s’appellera Jean ».

Nous nous retrouvons régulièrement en porte à faux avec notre famille, nos amis, nos voisins quand il s’agit de faire la volonté de Dieu. Notre cœur nous tiraille entre la volonté de suivre Dieu mais également celle d’écouter notre famille qui peut souvent malgré elle nous immobiliser.

Aujourd’hui, à deux jours de la naissance de notre Sauveur essayons de contempler la beauté et la fermeté de notre Foi avec un regard neuf d’enfant découvrant le monde.

Avent 2015 – jour 16

« Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette autorité ? » Jésus leur répliqua : « À mon tour, je vais vous poser une question, une seule ; et si vous me répondez, je vous dirai, moi aussi, par quelle autorité je fais cela… (Mt 21,23-24)

> Quand Jésus sent venir le piège derrière une question qu’on lui pose, il ne se dérobe pas, mais il temporise en posant une condition: « Si vous me répondez, je vous dirai… ».

Approchons-nous de Jésus et posons lui une question franche. Une question vitale dont nous ne connaissons pas la réponse (évidemment!). Une question qui soit vide de tout calcul de ce qu’Il pourrait penser de nous. Une question qui soit libre de toute pression des foules anonymes qui peuplent nos esprits. Et écoutons durant le reste de cette journée!

Avent 2015 – Jour 14

Mais, je vous le déclare : Élie est déjà venu ; au lieu de le reconnaître, ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu. Et de même, le Fils de l’homme va souffrir par eux. (Mt 17,12)

> Chacun pense avoir raison, détenir la vérité, savoir ce qui est juste et bien. Ne serait-ce pas une manière de se rassurer, de dire que la manière que nous avons de vivre et de penser est la bonne sans se remettre en question ni constater nos défauts et erreurs ? Savoir écouter, savoir s’ouvrir à l’autre, oser dévoiler ses faiblesses, accepter que l’autre ne m’est pas si étranger … pour faire moins souffrir le Fils de l’homme et soi-même.