Mardi 30 juin 2020

« Mais Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? »

Mt 8,26

> Bien souvent, dans les tempêtes de nos vies, quand nous sommes envahis par la peur ou frappés de stupeur, nous avons l’impression que Jésus dort. Comme les disciples qui réveillent Jésus par ces mots : « Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. », nous aussi nous aimerions parfois crier : « Mais tu fais quoi, Seigneur ? Fais quelque chose pour moi, bon sang ! Tu m’as abandonné ou quoi ? »

Au cri (violent) des disciples, Jésus répond de manière violente aussi : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? » Par ces mots qui assurément ont dû secouer les disciples, Jésus les replace en fait devant leur responsabilité de croyant: ne pas se laisser envahir par la peur, et faire confiance.

Alors cette semaine, devant les craintes ou les peurs de nos vies, devant les orages petits ou grands qui peuvent y survenir, devant nos sentiments d’être parfois perdus, sans plus savoir où aller, écoutons cette phrase que Jésus nous adresse à nous aussi : « Pourquoi êtes-vous si craintifs(ves), hommes(femmes) de peu de foi ? ». Faisons le choix de ne pas nous laisser envahir par la peur, faisons le choix de la foi, de la confiance. Et ainsi, peut-être, en nous, se fera « un grand calme ».

Mardi 26 mai 2020

« eux restent dans le monde »

Jn 17, 11

> Dans un premier temps, Jésus converse avec le Père à propos de gloire. Dans un second temps, Il expose quelques vérités. Trois en particulier qui expriment le mouvement dans son œuvre :

D’abord, une œuvre achevée “J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as tirés du monde pour me les donner”.  Jésus est venu pour faire connaître le Père. Il l’a fait sa vie durant. Il est venu pour établir le contact. Il nous a montré le chemin, Il est le chemin. Qu’est-ce que j’attends pour m’engager ?

Puis, une œuvre reçue “Ils les ont reçues, ils ont véritablement connu que je suis sorti de toi”. Ici, encore, Jésus ne fait pas de suppositions, Il affirme. Mes doutes mettent en péril ce qui m’est offert. Pourtant, n’a-t-Il pas tenu toutes ses promesses jusqu’à ce jour ? N’est-Il pas venu souper avec moi en tête-à-tête ? Il est temps de laisser retentir en moi ces paroles de vie reçues ; il est temps de nous fortifier l’un l’autre par ces paroles reçues. Il est temps qu’elles produisent leur fruit.

Enfin, une œuvre à accomplir “Désormais je ne suis plus dans le monde ; eux restent dans le monde”. Oui, un temps nouveau s’offre à nous. Il n’y a pas de retour en arrière ; je suis invité à faire un pas de plus vers l’autre, vers le Tout-Autre. Dans toutes mes circonstances, je suis invité à faire confiance. Quand celles et ceux qui ont foi en Dieu se réunissent, ils clament à la face du monde la fidélité de Dieu et ils se font la voix de Christ qui appelle à venir à Lui.  En suis-je ?

Mardi 19 mai 2020

« Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai.»

Jean 16,7

> Les disciples ont peur de perdre Jésus. Sans lui, l’avenir devient incertain. Que vont-ils devenir ?

Pourtant, la mort de Jésus ne doit pas être comprise comme une perte, mais au contraire comme un gain. Car elle permet la venue du Défenseur, du Consolateur, de l’Intercesseur, en un mot de l’Esprit Saint !

Dans cette période post-confinement si incertaine où nous aussi nous pouvons nous poser la question « qu’allons-nous devenir ? », l’Evangile nous rappelle que nous ne sommes pas les premiers à être passés par là. Bien plus encore, il souligne la promesse de l’envoi de l’Esprit Saint qui se réalise à Pentecôte. Cette promesse est aussi valable pour nous !

Ainsi, Dieu ne nous abandonne pas. Il nous envoie son Esprit Saint pour prendre soin de nous. Pour nous consoler. Pour nous défendre. Cette semaine, faisons donc tout particulièrement une place à l’Esprit Saint. Mettons-nous à l’écoute. Laissons-nous guider. Abandonnons-nous en lui. Ainsi, nous pourrons faire face à cet avenir incertain. Avec confiance.

Mardi 21 avril 2020

« Le vent souffle où il veut :tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »

(Jn 3,8)

> Parmi les répliques fréquentes de ceux qui nous questionnent au sujet de notre foi, il y a le fait que nous croyons en un Dieu que nous ne pouvons pas voir et dont nous n’aurions donc aucune preuve de l’existence. J’aime beaucoup leur répondre avec cette phrase de Jésus à Nicodème au sujet du vent, en développant un peu.

> Qui peut voir le vent ? Personne. Serait-ce donc qu’il n’existe pas ? Assurément non, car nous pouvons en voir les effets, un drapeau qui bouge, les arbres qui se balancent, et même ressentir sur nous son souffle. Il en va exactement de même pour Dieu. Nous voyons les effets de son Amour sur les êtres, particulièrement en ce temps de confinement à travers l’inventivité et la charité dont font preuve les humains, et nous pouvons ressentir sa présence par le souffle de l’Esprit dans notre cœur.

> A nous de prouver à celles et ceux qui nous entourent que Dieu existe et que nous en serons les témoins par l’Amour que nous porterons à toute personne qui croisera notre route aujourd’hui.

Lundi 23 mars 2020

Va (sans moi) ton fils vit.

Jean 4, 50

> Qu’elle a du être longue la route pour redescendre à Capharnaüm pour ce père qui n’a pu s’accrocher qu’à une parole de guérison!
Mais il y a cru à cette parole, de tout son cœur…
Jésus en est à son deuxième signe après avoir changé l’eau en vin et c’est un signe qui recèle bien plus d’enjeux….
1) c’est une question de vie ou de mort
2) nul n’est prophète en son pays…
Jésus choisit alors à nouveau un signe pas très spectaculaire puisque la guérison a lieu à distance !! Et touchera surtout la maisonnée du fonctionnaire du roi et non toute une foule qui aurait massivement suivi Jésus pour descendre à Capharnaüm.

> Pour mon aujourd’hui ce récit me pousse à croire à la parole de Jésus qui suscite la vie et non à des miracles spectaculaires. Et dans ce quotidien de prières qui montent vers Dieu, je veux comme le fonctionnaire nourrir ma foi sur le chemin incertain qui me ramène à la maison en croyant que Dieu agit dans le secret.

33e dimanche ordinaire – C

« Vous serez haïs de tous à cause de mon nom ; mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous gagnerez la vie. » (Lc 21, 17-19)

> Aie confiance: tout ne se joue pas dans ce monde-ci, et notre regard limité sur la réalité ne saurait rendre compte de la réalité de Dieu et de son Royaume. Même la désunion, les trahisons, même la mort: rien de tout cela n’est la fin.

Pas un cheveu de ta tête ne sera perdu. Aie confiance et persévère, afin que tu restes un vivant jusqu’au bout, quelqu’un qui n’aura pas été piégé, asservi, anéanti par le mal.

Persévère dans ce lien au Christ qui te fait exister, cette confiance qu’aucune attitude humaine ne peut toucher le coeur de ton coeur et mettre en péril l’image de Dieu déposée en toi.

Persévère, face à ce qui t’effraye dans l’état du monde, en discernant ce que tu peux travailler, et en laissant le souci de ce qui t’échappe de toute manière.

Car tout repose dans les mains de Dieu.

27e dimanche du temps ordinaire – C

Les apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi. » (Lc 17, 5)

> Un tout petit enfant s’approche et vous montre son dessin. Il est très fier. Que voyez-vous? Un gribouilli d’enfant? Mais lui voit autre chose: il voit un dragon!

Et si vous êtes sans liens avec lui, vous ne voyez rien d’autre qu’un dessin d’enfant. Tandis que si vous êtes son papa ou sa maman, vous voyez un premier chef d’’oeuvre à accrocher dans la cuisine!

ll y a nos yeux, et il y a notre coeur… Un même dessin, et tellement de manière de le voir.

Avoir la foi, c’est ce geste de confiance envers la vie qui cherche à voir avec le coeur. Pour découvrir à l’intérieur de ce que nos yeux nous montrent, quelque chose de plus grand, de plus profond, de plus important, que seul le coeur peut saisir. La présence de Dieu.

Dieu a déposé en nous un cadeau, un don. La capacité de croire. De voir avec le coeur. D’être dans la confiance. Cela permet de vivre et de faire de grandes choses. Un dragon avec quelques coups de crayons, un homme libre et responsable avec un petit enfant, des gens capables d’aimer avec un amour grand comme un grain de moutarde. Et déplacer des montagnes. Et rencontrer Dieu.

13e dimanche du temps ordinaire – C

« Les renards ont des terriers,
les oiseaux du ciel ont des nids ;
mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » (Lc 9,58)

> Jésus le fait comprendre à plusieurs reprises dans l’Evangile : la dignité de l’homme est de savoir se détacher de ce qui parait à première vue essentiel pour lui: avoir un toit. Jésus nous invite radicalement à quitter nos sécurités. A la fois car le matériel n’est pas une fin, mais aussi pour dépendre toujours plus des autres, car sans toit il faut bien s’ouvrir à la rencontre. Et non pas celle du plus proche que j’ai l’habitude de côtoyer (ma famille, mes amis) mais de celui d’après que je ne connais pas encore et qui sera inévitablement différent de moi.

Finalement c’est à une grande confiance que Jésus appelle en son Père des cieux car si nous acceptons de faire de lui notre essentiel alors pour sûr nous ne manquerons de rien… Nous détacher d’un foyer sécurisant est toujours une vive douleur mais l’âme de l’homme n’est pas appelée à s’enterrer de son vivant !

Que cette semaine soit l’occasion de purifier les attaches auxquelles nous nous sommes rendus esclaves…

3e dimanche de l’Avent – C

« En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient :
« Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » (Luc 3, 10-11)

> Parfois quand nous regardons le monde, sa violence, ses attentats, ses révoltes sociales, la détresse des humains, nous pouvons nous sentir impuissants. Que devons-nous faire ? Ce serait tellement plus simple si quelqu’un était là pour nous donner la direction, le sens, du chemin…

Mais Dieu est là. Par sa Parole, il vient nous montrer le chemin. Dans ce passage, les foules viennent de se faire baptiser. Et elles posent elles aussi, comme nous, la question : « que devons-nous faire ? ».

Le baptême est conversion, il met en route, provoque un changement de regard sur le monde, sur nous-mêmes et sur Dieu : Jésus nous invite non plus à la peur mais à la confiance, non plus à l’individualisme et à l’égocentrisme, mais au partage, non plus à profiter de notre pouvoir, mais à demander ce qui est juste, non plus d’exploser dans la violence, mais de se contenter de ce que l’on reçoit. Quel changement de regard !

Le partage est matériel, nourriture ou vêtement, mais il est aussi spirituel : quand as-tu pour la dernière fois partagé avec un ami une bonne nouvelle ? Quand as-tu pour la dernière fois partagé la Bonne Nouvelle du Christ Sauveur pour ta vie ? Car comme disait un ami : « si l’Évangile est une bonne nouvelle, alors cette nouvelle doit être partagée ». Face aux désillusions du monde, la Bonne Nouvelle a le pouvoir de tout changer…

Alors cette semaine, changeons de regard ! Face aux sentiments d’impuissance que nous peuvent nous envahir, suivons avec humilité et simplicité le chemin ouvert par Jésus : confiance, partage, justice, reconnaissance. Un chemin qui se concrétise par des gestes très pratiques, tangibles, de notre quotidien. Un Evangile à vivre donc, en cette semaine de l’Avent, à partager.

15e dimanche du temps ordinaire – B

« Jésus ordonna à ses disciples de ne rien prendre pour la route, sauf un bâton: pas de pain, pas de sac, pas de monnaie dans la ceinture, mais pour chaussures des sandales. » (Marc 6, 8)

> Avec quoi partez-vous en vacances? Que prévoyez-vous pour organiser vos voyages?

Jésus, quand il envoie ses disciples, leur prescrit de ne rien prendre avec eux. Aujourd’hui certainement qu’il nous dirait de laisser derrière les manuels de développement personnel, les plans marketing et les formations qui garantissent le succès. Ici: rien. Oser la confiance. Oser l’adaptation.

Dans cet envoi en mission, tout est affaire de rencontre. Et la rencontre ne se prévoit pas, ne se planifie pas, car l’autre est toujours ailleurs que là où nous pensions. Ce que tu as à offrir de toi, offre-le. Ne l’offre pas seul: sois avec un compagnon, une compagne. Car on ne vit pas seul. Car on s’encourage à deux. Si c’est reçu, tant mieux, sinon, secoue tes sandales et va plus loin: ne garde rien de ce qui t’est refusé. En t’offrant en vérité, c’est le Christ que tu offres.

Les disciples partent en mission les mains vides, sans prévoyance ni garantie de succès. Leur autorité, comme celle de Jésus, ne dépend pas ni d’une institution ni d’un pouvoir, mais de leur relation à Dieu. Le maître leur a appris que s’ils sont reçus ou non ne leur appartient pas. Ce qui leur appartient, c’est d’aller rencontrer avec qui ils sont, êtres humains imparfaits mais uniques, porteurs de l’image de Dieu en eux. Et d’offrir au monde ce qui aide à vivre, ce qui permet aux femmes et aux hommes de redevenir eux-mêmes, ce qui soigne, ce qui guérit: la présence du Christ au monde.