18e dimanche du Temps ordinaire C – 31 juillet 2022

« Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?’ Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »

Luc 12, 20-21

> La traduction de ce verset peut surprendre, mais la langue grecque originale de Luc est imparable : « riche en vue de Dieu, pour Dieu » dit le texte. On peut dès lors se poser la question : qu’est-ce que la richesse « en vue de Dieu » ?

> Pour ma part, il me semble nécessaire d’amasser paix, amour, bonheur, joie, charité, espérance en vue de Dieu. Et totalement inutile d’amasser des possessions matérielles. Les linceuls n’ont pas de poches !

> Et si nous commencions cette semaine à nous préoccuper d’amasser davantage de paix et d’amour (y compris envers nous-mêmes) plutôt que d’augmenter notre compte en banque ? Ce serait un beau chemin « en vue de Dieu »…

15e dimanche – C

« Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.» (Luc 10, 33-34)

> Dans cette parabole, le Samaritain, qui représente l’exemple à suivre, fait comme un détour. En route, il décide en effet de changer ses plans pour prendre soin de l’homme blessé. La raison ? Il est « saisi de compassion ». Littéralement, il est « ému aux entrailles », qui est le siège de l’amour et de la pitié pour la culture de l’époque de Jésus. Ce mot grec « Splagchnizomai » se retrouve aussi dans la parabole dite du « fils prodigue » quand le père voit son fils perdu revenir à la maison (Luc 15, 20). Ce mot souligne combien le Samaritain et le père sont remués, touchés si profondément, à un tel point que cela inverse tout comportement qu’on aurait pu attendre de l’un et de l’autre. Ce verbe dit simplement que le Samaritain, lui l’étranger qui aurait dû passer tout droit, s’est laissé toucher au plus profond de son être par l’homme blessé, ce qui le conduit à agir en dépit des conventions.

Et nous, quand nous sommes en route, osons-nous changer nos plans et nous arrêter auprès de ceux qui en ont besoin ? Nous laissons-nous, en dépit des conventions, toucher au plus profond de notre être par ceux que nous rencontrons de manière inattendue et allons-nous ensuite prendre soin d’eux ?

Cette semaine, nous nous proposons d’essayer de nous laisser toucher « aux entrailles » et, une fois au moins, de changer nos plans pour prendre soin d’une personne qui en a besoin. De manière spontanée, sans planifier, mais simplement faire un détour pour mettre en pratique nous aussi, sur notre chemin, cette parole de Jésus du verset 37: « Va, et toi aussi, fais de même ».

6e dimanche de Pâques – B

Mon commandement, le voici: aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. (Jn 15,12-13)

> Magnifiques versets, cœur de notre foi, sommet de la charité.

Au moment de cette déclaration, Jésus n’a pas encore vécu sa passion, et pourtant déjà il appelle à aimer comme il nous a aimés.

Il ne nous demande pas d’aller à l’autre bout du monde ou de souffrir un martyr sanglant pour le suivre. Ce qu’il nous demande c’est de donner notre vie pour ceux qu’on aime. C’est un commandement pour la maman, pour l’ami, pour l’enfant, pour l’amant, pour le consacré, pour chaque homme, chaque femme qui prend soin de ceux qui lui sont confiés. Trier les chaussettes qui se démultiplient, couper en morceaux le repas du petit frère qui en met partout, aider sa vieille sœur à monter les escaliers tout doucement, écouter les soucis de chaque paroissien, et puis recommencer, tous les jours, toute la vie. L’humble sainteté du quotidien, la façon extraordinaire de donner sa vie pour ceux qu’on aime dans l’ordinaire.

Jésus nous aide sur ce chemin d’une vie d’apprentissage pour aimer vraiment : il nous a montré la voie et il nous amène au Père.

Et nous, pour nous, c’est quoi donner notre vie pour ceux que nous aimons? Et si cette semaine, nous réfléchissions à tous ces gestes que ceux qui nous aiment font pour nous? A tous ceux que nous faisons et à tous ceux que nous aimerions faire un peu plus, un peu mieux pour ceux à qui nous donnons notre vie?

Avent 2014 – Jour 4

Jésus monta dans la montagne, et là il s’assit. Des foules nombreuses s’approchèrent de lui, ayant avec elles des boiteux, des estropiés, des aveugles, des muets et bien d’autres encore, qu’ils déposèrent à ses pieds, et il les guérit. (Mt 15, 29-31)

> Jetons un regard autour de nous : si nombreux sont les aveugles et les estropiés en tous genres parmi nos proches, nos amis et ceux que nous croisons dans le tram, à l’école ou au bureau ! Nous voudrions faire quelque chose, mais nous ne savons pas et nous sommes si blessés nous-mêmes ! Les foules qui suivaient Jésus avaient compris le truc: toutes ces souffrances, elles les déposaient aux pieds du Christ, « et lui les guérit ». Ayons cette confiance aujourd’hui, en lui donnant tout parce que lui peut tout guérir.

Avent 2013 – Jour 12

« Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. » (Matthieu 11,11)

> Jean le Baptiseur, c’est l’homme de la Loi. C’est la rigueur, c’est l’exigence, c’est la justice. C’est aussi l’homme du courage, qui n’hésite pas à interpeller les puissants quand ils fautent. Un modèle pour les enfants du Royaume. Mais ces derniers reçoivent en plus la grâce, l’enthousiasme, la tendresse, la joie, en un mot la charité. C’est leur grandeur.