2e dimanche de Carême – B

« En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. » (Marc 9,2)

> A l’écart. C’est à l’écart qu’en « ce temps-là » (littéralement « 6 jours après » – après la grande fête des Tentes du peuple juif, Soukkot), Jésus se révèle à ses trois plus fidèles disciples. C’est à l’écart, sur une haute montagne qui évoque le désert du Sinaï, qu’il est transfiguré. C’est à l’écart qu’une voix des nuées révèle sa vraie nature : « Ceci est mon Fils bien aimé, écoutez-le ! ».

En « ce temps-là » du carême, temps à part dans l’année, Jésus nous invite nous aussi à sortir de notre train-train quotidien et de nos habitudes pour nous laisser emmener à l’écart, dans nos déserts, pour nous y laisser transfigurer et changer notre regard. Nous laisser emmener, peut-être pas là où nous allons habituellement, dans ce qui nous semble aride, montagneux, difficile. Prendre le temps d’être à l’écart. Voir. Ecouter. Sentir. Discerner. S’émerveiller. Rendre grâce. Et se laisser transfigurer par Lui.

6e dimanche – B

« Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. » » – Mc 1, 43-44

> Jésus qui se fâche, qui s’énerve et qui demande qu’on ne parle surtout pas de ce qui vient de se passer ! Eh oui ça arrive ! Il n’a pas toujours l’étiquette de l’homme joyeux et gentil dont on l’affuble trop souvent en évitant soigneusement les passages moins lisses des évangiles. Ici, Jésus guérit un lépreux, un malade mis au ban de la société. Miracle. Certes. Mais pas seulement. Les miracles de Jésus ne sont pas des actes magiques appelant à faire de lui un prophète parmi d’autres. Ses miracles sont des manières de conduire à Dieu son Père. Sinon le geste est vain.

En enjoignant le lépreux à garder le silence et à aller voir le prêtre, Jésus désire qu’il intériorise ce qui vient de se passer, qu’il le médite et qu’il reconnaisse que cela vient de Dieu. Ainsi pourra-t-il aller accomplir son offrande au temple comme la Loi le prescrivait. Mais le lépreux ne peut garder tout ça pour lui, et on le comprend… Les conséquences font que c’est Jésus lui-même, « victime de son succès », qui sera mis au ban des villes trop pleines de monde pour qu’il puisse y entrer…

Cette histoire enseigne deux choses : lorsque tu vis un exaucement (après avoir longtemps prié ou galéré dans une situation particulière qui enfin se décante), avant de le clamer haut et fort, remercie le Seigneur pour ses bienfaits et pour sa fidélité envers toi. Deuxièmement, essaie de discerner en quoi ta nouvelle situation t’appelle à changer quelque chose dans ta vie pour te rapprocher un peu plus du Dieu de Jésus Christ et lui être fidèle. Ce pourrait être l’un de tes objectifs pour le Carême qui commence cette semaine !

5e dimanche de Carême – A

Jésus lui dit [à Marthe] : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jn 11, 25-26)

> En ces temps de carême, cette question nous est posée aussi à chacun de nous : crois-tu cela ? La résurrection, c’est littéralement in-croyable, pourtant Jésus nous invite au saut de la foi, de la confiance en lui et en Sa vie qui dépasse toute mort.

Alors, nous aussi, soyons porteur ou porteuse d’espérance ! Au milieu des ténèbres de la souffrance, du déchirement ou du deuil qui entourent nos proches, soyons lumière réconfortante d’espérance pour ceux-ci ! Cette semaine, il nous est proposé donc de faire un geste concret pour signifier cette espérance à quelqu’un autour de nous qui, comme la famille de Lazare, souffre. Un geste d’espérance, comme une lueur au cœur des ténèbres.

4e dimanche de Carême – A

Jésus vint trouver l’aveugle et lui dit: « Crois-tu au Fils de l’homme? » Il répondit: « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui? » Jésus lui dit: « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit: « Je crois, Seigneur », et il se prosterna devant lui. (Jean 9, 35-38)

> Comme souvent dans les évangiles, l’aveugle n’est pas celui qu’on croit. Dans ce passage, l’aveugle de naissance est le seul à voir qui est réellement Jésus. Cependant cette connaissance est progressive. Au début de l’histoire, Jésus est d’abord pour l’aveugle un prophète, puis Dieu, puis le Fils de l’homme. L’aveugle ne reste ainsi pas à la connaissance de Jésus comme étant celui qui l’a guéri, mais cherche à le connaître plus en profondeur.

Le carême est un temps propice pour se tourner vers Dieu, donc également pour mieux le connaître. Il nous est proposé cette semaine de réfléchir à ce que nous pourrions mettre sur pied ces prochains mois pour approfondir toujours plus notre connaissance de Dieu (lire la Bible régulièrement, suivre une formation, participer à la vie de la paroisse, prendre part à des groupes de partages, etc.)

2e dimanche de Carême – A

« Jésus fut transfiguré devant eux; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blanc comme la lumière. » (Matthieu 17,2)

> Dans son exhortation « La joie de l’Evangile », le Pape François avait cette terrible phrase : « Il y a des Chrétiens qui ont des têtes de Carême sans Pâques !« . Trop souvent les participants aux cultes ou aux messes font des têtes d’enterrement, y compris sur le parvis en sortant. Les jeunes le notent et fuient ces célébrations en recherchant la compagnie de Chrétiens enthousiastes.

Et si, cette semaine, nous essayions d’être des Chrétiens enthousiastes – ce qui devrait être un pléonasme ! – dans notre propre paroisse, sur le parvis de notre communauté ? Et si nous annoncions aux autres le Ressuscité, avec des visages transfigurés, plutôt que d’afficher le tombeau du vendredi saint sur nos faces de Carême ?

1er dimanche de Carême – A

« Tu ne mettras pas ton Dieu à l’épreuve. » (Mt 4,7)

> Ô combien de fois sommes-nous tentés de le mettre à l’épreuve, notre Dieu? Combien de fois ne tentons-nous pas de négocier, de nous l’approprier, de l’enfermer dans nos schémas, nos envies, nos désirs, nos déceptions. Mais non! Dieu ne se laisse jamais enfermer par ces manoeuvres un peu faciles…

En ce début de Carême et en particulier cette semaine, nous pourrions peut-être apprendre à nous laisser surprendre par « ton Dieu » comme dit Matthieu, car c’est bien le nôtre, à chacun. Apprendre à l’écouter et l’accueillir au-delà de toutes nos attentes et espérances.

1er dimanche de Carême – C

« Le diable lui dit: Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre qu’elle devienne du pain. Jésus lui répondit: Il est écrit: L’homme ne vivra pas de pain seulement.» (Lc 4, 3-4)

> Jésus, retiré pendant 40 jours dans le désert, face au tentateur, cite l’Ecriture (Dt 8, 3) et s’en remet donc à Plus Grand que lui. La manne promise par Dieu aux Hébreux, c’est ce qui nourrit, ce qui relève d’un besoin vital, mais tout autre que ce que vous pouvez vous imaginer. C’est un cadeau que vous ne pouvez pas vous faire à vous-même, qui vient d’Ailleurs. Durant ces 40 jours de Carême, centrez-vous sur l’Essentiel, acceptez vos limites et vos faiblesses, et, comme Jésus, remettez-vous avec confiance à Dieu, dans la prière et la lecture de sa Parole !