3e dimanche de l’Avent – C

« En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient :
« Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » (Luc 3, 10-11)

> Parfois quand nous regardons le monde, sa violence, ses attentats, ses révoltes sociales, la détresse des humains, nous pouvons nous sentir impuissants. Que devons-nous faire ? Ce serait tellement plus simple si quelqu’un était là pour nous donner la direction, le sens, du chemin…

Mais Dieu est là. Par sa Parole, il vient nous montrer le chemin. Dans ce passage, les foules viennent de se faire baptiser. Et elles posent elles aussi, comme nous, la question : « que devons-nous faire ? ».

Le baptême est conversion, il met en route, provoque un changement de regard sur le monde, sur nous-mêmes et sur Dieu : Jésus nous invite non plus à la peur mais à la confiance, non plus à l’individualisme et à l’égocentrisme, mais au partage, non plus à profiter de notre pouvoir, mais à demander ce qui est juste, non plus d’exploser dans la violence, mais de se contenter de ce que l’on reçoit. Quel changement de regard !

Le partage est matériel, nourriture ou vêtement, mais il est aussi spirituel : quand as-tu pour la dernière fois partagé avec un ami une bonne nouvelle ? Quand as-tu pour la dernière fois partagé la Bonne Nouvelle du Christ Sauveur pour ta vie ? Car comme disait un ami : « si l’Évangile est une bonne nouvelle, alors cette nouvelle doit être partagée ». Face aux désillusions du monde, la Bonne Nouvelle a le pouvoir de tout changer…

Alors cette semaine, changeons de regard ! Face aux sentiments d’impuissance que nous peuvent nous envahir, suivons avec humilité et simplicité le chemin ouvert par Jésus : confiance, partage, justice, reconnaissance. Un chemin qui se concrétise par des gestes très pratiques, tangibles, de notre quotidien. Un Evangile à vivre donc, en cette semaine de l’Avent, à partager.

Samedi Saint – 2015

Le jeune homme leur dit : « Ne soyez pas effrayées !
Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ?
Il est ressuscité : il n’est pas ici.
Voici l’endroit où on l’avait déposé.
Et maintenant,
allez dire à ses disciples et à Pierre :
“Il vous précède en Galilée.
Là vous le verrez,
comme il vous l’a dit.” ».
Elles sortirent et s’enfuirent loin du tombeau,
car elles étaient toutes tremblantes et bouleversées. » (Marc 16, 6-8a)

> Le récit de l’annonce de la résurrection chez Marc, si l’on y ajoute le verset 8a, est un chemin spirituel avec un triple mouvement : d’abord, la particule grecque « ana » appelle à regarder vers en haut (levant les yeux), comme geste spontané de recherche de Dieu. S’Il nous précède, c’est à nous d’aller vers lui, comme les 3 femmes vont à lui, à nous de le chercher et de tourner notre regard en sa direction. Puis, la particule « ek » (littéralement « hors de ») nous pousse à sortir de la mort, de tout ce qui est mortifère, de nos tombeaux ; sortir de soi aussi (l’« ek-stasis », c’est l’extase, le bouleversement des femmes au verset 8) pour accueillir cette nouvelle « bouleversifiante » (comme disaient les Inconnus). Enfin, le préfixe « apo » nous invite à prendre de la distance, à quitter nos tombeaux et accepter d’être déplacés pour aller partager cette bonne nouvelle au monde.

Inachevés, ces mouvements nous invitent à toujours recommencer : se lever, regarder en haut, sortir, quitter et naître à nouveau grâce à cette bonne nouvelle. Inachevée dans sa version courte, cette fin nous propose de relire l’Evangile dès le début et de vivre de la bonne nouvelle du Ressuscité. Aujourd’hui, nous sommes invités nous aussi à sortir du tombeau, de ce qui est mort, pour vivre une vie renouvelée. Soyons attentifs aux signes de résurrection autour de nous et en nous et allons dire au monde la bonne nouvelle : Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, alléluia !

27e dimanche – A

Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : ‘La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C’est là l’œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux !’  » – Mt 21, 42

> Ce passage célèbre de la parabole des vignerons meurtriers nous rappelle que suivre Jésus n’est pas toujours une affaire joyeuse et facile. Parfois nous faisons la douloureuse expérience d’être rejetés pour notre foi en Christ, plus ou moins violemment si l’on pense aux minorités chrétiennes orientales actuellement persécutées. Ce dont nous assure Jésus, c’est qu’en dépit de toutes ces critiques, si nous bâtissons sur lui et à partir de lui tout en allant vers lui, c’est là une « merveille » ! Une merveille si éclatante que les bâtisseurs-critiques sont éblouis et incapables de la voir sans cligner des yeux!

Et si cette semaine, fort de la présence de Jésus à nos côtés, nous osions manifester la merveille de notre foi en lui, d’une manière particulière ou à quelqu’un à qui nous n’en avons encore jamais parlé ? Si nous devenions « passeurs » de la Bonne Nouvelle ? Peut-être qu’une seule personne sur notre chemin se laissera émerveiller et ouvrira petit à petit les yeux. Et ce sera assurément là « l’oeuvre du Seigneur » !

Avent 2013 – Jour 6

« Leurs yeux s’ouvrirent. Puis Jésus leur dit avec sévérité: « Attention! Que personne ne le sache! » Mais eux, à peine sortis, parlèrent de lui dans toute cette région. » Matthieu 9, 30-31.

> Taire le miracle. Taire le bouleversement. Taire ce qui change ma vie… La crainte de Jésus, de voir affluer vers lui des gens motivés par autre chose que leur foi personnelle, se voit contrée par l’enthousiasme débordant des aveugles guéris.

Mais lorsque mes yeux sont ouverts sur la réalité de notre monde, sur ma vie, sur ma foi, puis-je passer sous silence ce qui surgit en moi? Mon cœur est bouleversé, mon corps est chamboulé, puis-je mettre cela sous un boisseau?

Et je me demande en quoi l’événement de Noël, fête de l’humanité de Dieu parmi nous, me bouleverse et m’ouvre les yeux sur notre monde… Alors, et nous, aujourd’hui, comme demain, à l’image des deux aveugles, pourrons-nous taire cela plus longtemps? »…