5e dimanche de Pâques – B

« Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.. » Jn 15, 5

> Jésus ne faisait pas de grandes théories mais il parlait en paraboles. Certes, elles ne sont pas toutes faciles à comprendre, et nombre de fois les disciples eux-mêmes demandent des précisions au Seigneur.

Jésus est venu à la rencontre des Hommes, et de ce fait il parle avec leurs mots et en prenant en exemple ce qui les entoure. C’est pour cela qu’il prend souvent les vignes en exemple. « Fruits de la terre et du travail des hommes ». La vigne demande du temps, et beaucoup de travail. Le vigneron entretient sa vigne et il la connait.

Le Père est le vigneron, le Fils la vigne et nous, nous sommes les sarments qui nous nourrissons de la sève, la vie du Fils.

Cette semaine prenons conscience de la vie que nous donne le Christ, lui qui est ressuscité pour que nous ayons cette vie en abondance !

4e dimanche de Pâques – B

« J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos et celles-là aussi, il faut que je les mène; elles écouteront ma voix et il y aura un seul troupeau et un seul berger. » (Jean 10, 16)

> On t’a donné bien des noms dans ta vie, qui chaque fois parlaient autant de la personne qui te nommait que de toi. Qui chaque fois peut-être disaient quelque chose de vrai sur toi, mais qui jamais ne disaient qui tu étais vraiment. Dieu te nomme lui aussi. Il dit simplement: tu es mon enfant. Et derrière ces mots se dit un lien unique et précieux, une tendresse et un soin immense, tout l’amour du monde…

Et Jésus, lui, dit: tu es comme une brebis, je suis comme un berger, c’est ensemble que nous avançons, je prendrai soin de toi, je prendrai soin de cette Eglise, mon Eglise, non pas comme quelqu’un qui le ferait par intérêt personnel. Mais au nom de ce qui nous lie, au nom de l’importance que tu as, que mon Eglise a, à mes yeux.

Et si notre prière est d’être ce seul troupeau du seul pasteur, si notre prière est de vivre enfin l’unité et non la division, alors il est temps de réfléchir aux noms que nous nous donnons. Avec ce qu’ils véhiculent d’images. Et de recevoir non seulement pour soi mais aussi pour l’autre différent, ce nom que Dieu donne. Quand nous saurons nous appeler non du nom que nous nous donnons, mais de celui que Dieu nous donne à toutes et tous, alors nous serons uns.

3ème Dimanche de Pâques – B

« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. » (Luc 24, 46-48)

>Maintenant que l’Écriture est accomplie, il ne faut plus des veilleurs qui attendraient avec vigilance la réalisation de ce qui était dit. Le Christ est mort et il est ressuscité. Ce qu’il faut désormais, c’est des témoins pour l’annoncer au monde.

L’acte de foi résumé dans ce verset ne peut que pousser les croyants à se transformer en témoins. Au lendemain de Pâques, tout reste à faire donc. Aujourd’hui, comme il y a 2000 ans, nous sommes envoyés sur les routes, dans notre quartier, dans notre famille, partout… pour être les vivants témoins de la Bonne Nouvelle !

Et nous, de quelle façon sommes-nous les témoins de ce que nous avons vécu à Pâques ? En quoi cette résurrection est fondatrice pour notre vie ?

2ème Dimanche de Pâques – B

Jésus dit à Thomas : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jean 20,29)

> Thomas a besoin de voir pour y croire. Combien de fois ne nous sommes-nous pas identifiés à ce disciple ? Nous aussi, bien souvent, nous avons besoin de voir pour croire. Et pourtant, par deux fois l’Evangéliste le dit : « Jésus vint et il était là au milieu d’eux ». Jésus vient. Il est là. Au milieu de nous.
 
Dans notre quotidien, aussi, Jésus vient. Il est au milieu de nous. Même si bien souvent nous aurions besoin de voir pour croire, il nous répète fidèlement et inlassablement que nous pouvons lui faire confiance. Que nous serons heureux si nous nous abandonnons à Lui, notamment dans la prière.
 
Frère Roger, feu le prieur de Taizé, disait ceci au sujet de la prière:
Jésus le Christ, en nous s’élève comme une voix intérieure, et cette voix, c’est déjà notre prière. « Si nos lèvres gardent le silence, notre cœur, lui, t’écoute et aussi te parle. Nous sommes parfois tout surpris de savoir que tu es en nous, dans une mystérieuse présence. Et toi, le Ressuscité, tu dis à chacun : « Abandonne-toi tout simplement à la vie de mon Esprit en toi, ton peu de foi y suffit, jamais je ne te laisserai, jamais ».
 
Jésus vient. Il est au milieu de nous. Heureux celui qui fait confiance à cette parole d’Evangile.
 
– Jean 20, 19-31

Pâques – B

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. (Jean 20, 1)

Qui nous roulera la pierre ?
Qui visitera les lieux de mort que je cache aux tréfonds de moi?
Qui remettra debout la femme/l’homme blessé et meurtri…
Qui redonnera Souffle et Vie à ce qui semble enterré sous tant de poids écrasant ?
Toi seul, le Vivant, le Vainqueur . Toi seul le Ressuscité qui m’attend ailleurs…

Vendredi Saint – B

« Jésus lui répondit : ‘Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal. Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?’  » (Jean 18, 23)

> Jésus est chez le grand-prêtre qui l’interroge sur son enseignement. Il cherche à le compromettre en cherchant des motifs graves. Jésus répond une première fois en expliquant qu’il n’a jamais parlé en cachette et que ceux qui l’écoutaient peuvent témoigner.

Ce verset nous montre l’exemple du premier stade du martyr, c’est celui qui est témoin. Jésus a enseigné au Temple les secrets de son Père. Nous aussi nous devons témoigner du secret donné au monde et en payé le prix. Le prix de la vérité, la vérité qui délivre.

Aujourd’hui, jour de jeûne et de pénitence, montrons au monde l’importance de ce qu’il va se passer durant ce week-end qui ressemble à tous les autres. Mais pas pour nous ! Alors préparons notre cœur à accueillir cette vérité absolu de la résurrection qui est le fondement de notre foi !

Jeudi de la semaine Sainte – B

« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre. » (Lc 4, 21)

> Il y a l’aujourd’hui du Christ, unique, particulier, ce changement que l’existence de Jésus a inauguré dans l’histoire des humains avec Dieu. Il a eu lieu une fois pour toutes dans le passé: en Jésus, Dieu se découvre dans une vie humaine et ce qu’elle a de fragile et de fort, d’impuissant et de capable, de libre et de captif. Mais surtout, une vie qui trouve son coeur en Dieu, une vie en lien avec Dieu, fondamentalement, définitivement.

Mais cet aujourd’hui d’hier n’est pas seulement du passé. Il est aussi notre aujourd’hui. Car la présence de Dieu, son amour inconditionnel pour nous, son compagnonnage sur nos routes humaines, son lien à nous toujours à nouveau proposé, tout cela se joue aujourd’hui. Non pas demain dans un futur qui toujours nous échappe. Ni hier dans un passé déjà révolu. Mais aujourd’hui. Car il n’y a pas d’autres temps à vivre que le présent. C’est le seul qui nous soit donné.

C’est aujourd’hui que s’accomplit l’Ecriture. En faveur des pauvres, des captifs, des aveugles, des opprimés. Comme pour nous rappeler l’orientation que doit prendre notre action, comme une question lancinante: « en faveur de… » C’est aujourd’hui que le Christ advient dans notre quotidien. C’est aujourd’hui que Dieu se donne à découvrir. Dans nos rencontres. Dans nos choix. Dans nos intuitions. Dans nos réflexions. Dans notre vie. N’attendons pas demain. Ne regrettons pas hier. Vivons aujourd’hui.

Mercredi de la semaine Sainte – B

« Ils lui remirent trente pièces d’argent. Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. » (Matthieu 26, 15-16)

> L’argent, l’argent, l’argent… Quel motif tellement banal pour livrer le fils de Dieu… Pourtant il n’a fallu que trente pièces pour que Judas trahisse son ami. L’argent est une tentation si puissante, il peut venir pourrir les plus belles choses qui naissent entre les hommes…

En ce mercredi saint, méditons ces occasions où l’argent prend la main sur tout ce que nous sommes. Ces moments où nous serions capables, où nous sommes capables, d’y sacrifier nos valeurs ou ceux qui nous sont chers. Ce n’est peut-être pas aussi violent que la trahison de Judas qui mène directement Jesus à la croix mais c’est extrêmement insidieux…

Mardi de la semaine Sainte – B

« Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. » (Jean 13, 33)

> Judas sorti dans la nuit, Jésus est avec ses amis, mais c’est en fait un discours bien plus large qu’il inaugure avec ce verset. Le terme « Petits enfants » indique qu’en fait, c’est à l’Eglise de la communauté de Jean que le Christ s’adresse, à la communauté des « petits enfants »… de Dieu ! Par ces termes, le Christ indique donc la réalité nouvelle de l’Eglise post-pascale. Par ailleurs, cette expression dénote également le lien d’affection et d’intimité entre Jésus et ses disciples…

Finalement, ce verset nous est adressé à nous aussi, femmes ou hommes « en suivance » du Christ du XXIe siècle, chercheuses et chercheurs de sens et de Dieu. Par ce verset, le Christ nous redit sa profonde affection envers nous : nous sommes ses petits enfants, nous sommes de sa famille spirituelle. Nous ne comprenons pas toujours ce qu’il nous dit, nous sommes faillibles, mais comme des enfants, nous pouvons Lui faire confiance. Rappelons-nous ces paroles de Jésus dans l’Evangile de Marc : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux. En vérité, je vous le déclare, qui n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas. » Et il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains. (Marc 10,14-16)

Et si, en ce mardi de la semaine sainte, nous essayions de voir le monde avec des yeux de petits enfants ? Enfants de Dieu, appartenant à la famille spirituelle du Christ, nous pouvons prier pour nos frères et sœurs dans le monde entier. Nous pouvons aussi prier pour notre Eglise universelle et pour le ministère d’unité, notamment celui du Pape François. Nous pouvons enfin prier d’avoir en toute simplicité la foi et la confiance des petits enfants, celles qui nous permettent de « recevoir le Royaume de Dieu comme un petit enfant ».

Lundi de la semaine Sainte – B

« Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture. Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais vous ne m’avez pas toujours.  » (Jean 12, 7-8)


> Trois Evangiles racontent, chacun à leur manière, cet épisode d’une femme qui parfume Jésus et fait flotter une bonne odeur au beau milieu d’un repas de convives, à moins d’une semaine de la mort de Jésus. Parfum de scandale… Il n’a pas fallu attendre Dior ou Chanel, le parfum s’est toujours vendu très cher! Ce qui est frappant dans ce passage, c’est à quel point le corps est mis au centre: Marie verse ce parfum sur les pieds de Jésus, puis elle les frotte avec ses propres cheveux. Et à quel point cela touche Jésus, puisqu’il balaie les objections de Judas, qui touchent à l’éthique et aux finances… Il les balaie pour élever le geste de Marie au rang de rituel qui honore en avance son corps qui souffrira le Vendredi Saint et qui sera enseveli… »Vous ne m’avez pas toujours »…


« En ce début de semaine sainte, un homme et une femme unis manifestent comment la chair traverse l’accusation et la férocité du monde pour apparaître dans son éternelle beauté » (Ph. Lefevre) Dans notre semaine Sainte, comment pouvons-nous mettre le corps à l’honneur? Ce corps que nous trimbalons, qui nous fait parfois souffrir, ce corps dont nous oublions parfois de prendre soin? Et le corps des autres?? Comment nous l’honorons ? Par des gestes de tendresse, par des soins que nous limitons bien souvent aux corps de nos enfants?


Un défi: ne pas oublier nos corps pétris d’humanité durant la semaine sainte, avant de pouvoir goûter dimanche à celui du Christ Ressuscité!