26e dimanche – A

« Je ne veux pas », répondit-il ; ensuite pris de remords, il y alla. (Mt 21, 29)

> Jeunes, nous avions souvent tendances à répondre « non, je ne veux pas » à nos parents dès qu’ils nous demandaient quelque chose. « Essuie la vaisselle, va chercher ceci, donne moi ça, etc !… »

Aujourd’hui encore, nous rechignons régulièrement lorsque quelqu’un nous demande un service. Mais le remords qui nous envahit nous dit que ce n’est bien peu de choses et que ce petit service aidera notre prochain.

Dans l’évangile, celui qui rechigne est celui qui agira selon la volonté du Père au final alors que celui qui dit oui rapidement pour se débarrasser de la question est celui qui oublie ou qui, volontairement, ne rendra pas le service demandé. O combien celui-là donnera de la peine au Père !

Apprenons cette semaine à être sincères dans nos choix. Que notre oui soit oui et notre non soit non. (Ré-)Apprenons également à rendre service ! Car il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. En cet automne, demandons-nous où – cette année – je peux me rendre utile.

25e dimanche – A

« ‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
Prends ce qui te revient, et va-t’en. » (Matthieu 20, 13-14)

> Ce passage de l’évangile est vraiment fascinant. Il nous montre très concrètement comment Dieu veut faire régner la justice et cela n’a rien à voir avec la justice dont nous avons l’habitude. En effet, qui ne réagirait pas comme les ouvriers de la première heure s’il avait travaillé toute une journée en voyant que son salaire est le même que celui qui a travaillé une heure ? Évidemment que nous serions nous aussi énervés. Cette parabole, comme toutes les paraboles d’ailleurs, est donc bien loin de nous raconter (uniquement) une jolie petite histoire pleine de belles valeurs. Elle vient nous interroger très profondément sur la façon dont nous rendons justice. Comme chrétiens, cette justice ne peut jamais être mise à part de la miséricorde. Elle exige aussi de s’investir dans une relation qui prendra réellement en compte l’autre : dans la parabole, les ouvriers de la dernière heure étaient prêts à travailler dès la première heure mais personne ne les a embauchés. Est-ce qu’ils n’ont pas une famille à nourrir tout comme ceux de la première heure ? L’injustice ne réside-t-elle pas dans l’impossibilité de pouvoir travailler quand on y est prêt ? Cela fait écho à bien des situations contemporaines de chômage…

Alors pour cette semaine, pensons à un lieu dans notre vie où nous sommes persuadés de faire preuve d’une justice indiscutable. Essayons de relire ce contexte à l’aune de la parabole : en prenant en compte ce qui se vit de chaque côté et de ce que chacun est réellement capable de donner !

24e dimanche, A

 » Alors, le faisant venir, son maître lui dit: « Mauvais serviteur, je t’avais remis toute cette dette, parce que tu m’en avais supplié. Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?  » Et, dans sa colère, son maître le livra aux tortionnaires, en attendant qu’il eût remboursé tout ce qu’il lui devait. » (Mt 18, 32-34)

> C’est l’histoire d’un serviteur, de sa dette immense et de son maître… Ce serviteur supplie le maître de ne pas le vendre ainsi que toute sa famille et d’attendre avec patience qu’il rembourse sa dette. Le maître ému, va bien au-delà de cette demande et offre à ce serviteur la remise totale de sa dette énorme, autrement dire le pardon. Mais le cœur de ce serviteur ne se change pas sous l’effet de ce pardon, puisqu’il est impossible pour lui de pardonner à son tour pour une dette infiniment plus petite que la sienne. Au final, le maître accordera à ce mauvais serviteur ce qu’il avait demandé : il le jette en prison pour attendre le remboursement de sa dette, mais ne le vend pas. Le maître a voulu donner une chance à ce serviteur, lui ouvrir un nouvel horizon grâce au pardon, mais ce serviteur n’a pas su se laisser toucher par ce pardon, il n’a pas su accueillir cette vie au-delà de ce qu’il pouvait imaginer.

> Il nous est proposé cette semaine d’accueillir le pardon, que ce soit un pardon donné par un proche, par soi-même ou par Dieu. Laissons-nous transformer par ce pardon gratuit…

23e dimanche – A

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » – Mt 18, 15

> Combien de relations sont parasitées de nos jours par un manque de communication ? On suppose que l’autre a compris nos propos ou notre point de vue, mais tel n’est pas le cas. S’ensuit alors une relation biaisée, faussée par l’incompréhension, polluée par la colère et l’orgueil. Combien d’amitiés sont fragilisées ainsi ? Combien de couples s’éloignent ? Combien de familles éclatent ?

Jésus souligne le fait que s’expliquer lorsqu’un différend survient peut resserrer les liens. « Gagner son frère » (ou sa sœur…) signifie bien plus qu’une réconciliation. L’écoute mutuelle et le courage de dire le fond de sa pensée demande un travail sur soi. Le pardon n’implique pas l’oubli, mais il donne la possibilité de continuer la route de manière saine tout en ayant grandi dans la relation.

Et si nous faisions cette semaine le premier pas avec Jésus vers celui ou celle qui nous a blessé/e ?… Nous gagnerons peut-être notre frère ou notre sœur !

22e dimanche – A

« En ce temps-là, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter. (…) Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mt 16, 21.24)

> Que veut vraiment dire « suivre Jésus » ? Pour les disciples, arrivés en territoire païen, l’annonce de la passion vient ébranler leurs certitudes. Ils entendent ce qui est encore inaudible pour eux : il faut que quelque chose meure pour qu’advienne la vie véritable. Ce qui doit mourir, c’est l’image d’un Messie super-puissant qui n’aurait pas besoin de passer par la croix. Non ce n’est pas un super-Jésus qu’il faut suivre, mais un Dieu pétri d’humanité et de souffrances dont le chemin passe inéluctablement par la croix.

Suivre Jésus, marcher à sa suite donc, c’est d’abord accepter que Jésus se fait proche de nous par la souffrance, par la croix. En retour, c’est accepter de cheminer avec lui par nos souffrances, par nos croix. C’est faire mourir l’idée que nous, les humains, sommes tout-puissants, et n’avons pas besoin de lui. C’est accepter de lâcher toutes nos certitudes et nos auto-suffisances pour lui faire entièrement confiance. C’est prendre notre croix, nos souffrances, pour à notre tour nous faire proches de lui.

Suivre Jésus, vraiment, pour nous, qu’est-ce que c’est ? Une piste est celle de la confiance : faire confiance que – quelle que soit notre croix – Jésus est là et nous aide à aller de l’avant.

Cette semaine, nous sommes donc invités donc à méditer sur notre façon de suivre Jésus, méditer sur nos croix, nos souffrances, et les remettre à celui qui est passé par là. Ainsi seulement pourrons-nous vraiment suivre Jésus.