33e dimanche – A

« Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres […] Longtemps après le maître revint…  » (Mt 25,15.19)

> On oublie souvent les données temporelles de ce récit des talents pourtant très connu. C’est AUSSITÔT que ceux qui ont reçu des talents les font fructifier et en doublent le nombre. Mais c’est LONGTEMPS APRES que le maître revient. D’ailleurs, en les remerciant, il va leur dire « Tu as été fidèle EN PEU DE CHOSES ».

Dieu ne nous demande pas d’être compétitifs et productifs tout le temps. Il nous demande de faire fructifier au moins une fois, rien qu’une petite fois, les charismes, les talents, les qualités, les dons que nous avons reçus de lui.

Alors cette semaine, trouvons une de nos qualités et faisons-en quelque chose, juste une fois au moins. Le Maître nous en sera reconnaissant…

32e dimanche – A

 » Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva.
Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée.  » Mt 25, 10

> 10 femmes attendent le maître des lieux. La moitié avait prévu suffisamment d’huile pour veiller la nuit entière. L’autre moitié, juste ce que pouvait contenir leur lampe.

Celles qui avaient prévues suffisamment furent inviter aux noces, les autres trouvèrent la porte close.

Jésus dans cette parabole nous montre l’importance d’être en attente et surtout de prévoir ce qu’il faut pour être prêt pour l’arrivée du Seigneur.

Comment nous préparer ? Comment savoir si nous sommes prêts ? Soyons vigilants, avec une espérance ferme ! 
Misons sur la régularité de notre prière et elle construira pour le Seigneur une demeure bâtit sur le roc !

31e dimanche – A

« Tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. » (Mt 23, 3)

> En matière de foi il y a un paradoxe : ce sont des hommes et des femmes qui prêchent la Bonne Nouvelle et ils ont, comme n’importe qui, de nombreux défauts. Comment se laisser enseigner par des gens qui sont loin d’être parfaits ? Il faut une bonne dose d’humilité pour savoir écouter et mettre en application une parole transmise par quelqu’un qui ne la met pas (toujours) en pratique. Il n’y a que Jésus qui a réussi à faire ce qu’il prêchait, alors un peu d’indulgence ! Est-ce que parfois nous ne faisons pas nous aussi exactement le contraire de ce que nous disons ? Avoir l’humilité de se laisser enseigner par des personnes imparfaites est un acte de foi : la Parole s’incarne jusque dans nos imperfections.

Cette semaine essayons de ranger notre colère envers ceux que nous considérons hypocrites pour prêter, malgré tout, une oreille attentive à leurs mots. Nous y trouverons peut-être quelque chose à mettre en pratique ; car c’est bien par nous que tout commence.

30e dimanche – A

Jésus lui déclara:  » Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est là le grand, le premier commandement. Un second est aussi important: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Mt 22, 34-40)

> On aurait pu s’attendre à ce que l’amour de Dieu soit le commandement le plus important. Il est vrai que c’est le commandement que Jésus cite en premier. Mais cet amour de Dieu est appelé à rejaillir auprès des personnes que l’on côtoie, comme l’indique le second commandement que Jésus place sur le même niveau d’importance que le premier. Ce qui est également intéressant dans ce deuxième commandement, c’est que l’amour de son prochain se base sur la mesure de l’amour que l’on a pour soi-même. Le premier commandement serait ainsi d’aimer Dieu, son prochain et soi-même. Ces trois amours se nourrissant mutuellement.

> Nous sommes invités cette semaine à vivre ces trois amours : à aimer Dieu, à aimer ceux qui se font proche de nous et à nous aimer nous-mêmes sous le regard de Dieu.

29e dimanche – A

« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » – Mt 22, 21

> Cette formule célèbre de Jésus questionné par les pharisiens lui tendant un piège est parfois détournée de son sens premier. En vivant sur cette terre, chaque être humain est obligé de se soumettre à une autorité politique et donc de respecter certaines règles du vivre-ensemble tout en pouvant vivre sa religion (on excepte ici les Etats de droit divin…). Ce n’est pas « ou bien j’obéis à l’Etat ou bien j’obéis à Dieu », mais « je fais la part des choses et peux vivre ma foi dans ma vie quotidienne tout en remplissant les obligations civiles ».

Rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, c’est vivre dans une société traversée par le règne de Dieu sans se laisser guider exclusivement par les aspects politiques et sociétaux. C’est laisser Dieu entrer dans son existence pour lui donner sens, se souvenir que chacun est redevable à Dieu de sa vie et d’agir en conséquence au quotidien.

Cette semaine, essayons de nous souvenir au moins une fois chaque jour que Dieu est à nos côtés dans toutes nos tâches, au travail, en famille, entre amis, que c’est Lui qui nous envoie dans le monde pour rendre témoignage de sa présence. Faisons en sorte qu’à travers nous, ce soit un peu de Lui qu’on puisse voir !

28e dimanche – A

« Le roi entra pour examiner les convives, et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce. Il lui dit : ‘Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?’ L’autre garda le silence.» (Mt 22, 11-12)

> Dans cette parabole, le lecteur comprend que l’élément décisif est le vêtement de noce. Mais que représente-t-il ? Les bonnes œuvres du chrétien ? la justice supérieure qu’il doit manifester ?

Une autre lecture conduit à considérer ce vêtement de noce comme une image du baptême par lequel Dieu nous offre le salut. En effet, par le baptême, Dieu nous revêt d’autres habits que les nôtres, habits dont nous avons grandement besoin. Par le baptême, Dieu nous offre une vie nouvelle et… éternelle ! Par le baptême, Dieu nous offre le lien d’appartenance à la communauté des chrétiens, cette famille nouvelle et toujours renouvelée de frères et de sœurs. Par le baptême, Dieu nous invite à quitter le repli sur soi et le silence de cet homme sans vêtement de noce, pour oser une parole, oser la confiance, tout en reconnaissant que nous avons besoin de Dieu, et que sans Lui, nous ne sommes rien.

Mais au fond, la question que nous pouvons nous poser suite à cette parabole est la suivante : que change le baptême dans nos vies ? Si en théorie cela change tout, est-ce le cas en pratique dans notre vie ? Cette semaine, nous sommes invités à méditer le sens du baptême pour notre vie. Si nous sommes baptisés, qu’est-ce que cela a changé (ou non), qu’est-ce que cela a eu comme conséquence (ou non), qu’est-ce que nous avons envie d’en faire aujourd’hui, de cet habit de noces ? Si nous ne sommes pas baptisés, demandons-nous alors ce que cet habit de noce pourrait ouvrir comme perspective pour notre vie ?

Cette semaine, nous sommes donc invités à prendre soin de notre habit de noce, à le repasser, dans les deux sens du terme !

27e dimanche – A

« Il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. » (Mt 21, 34-35)

> Combien de fois sommes-nous, à notre échelle, les vignerons de cette parabole ? On peut se saisir de quelqu’un en le jugeant d’après ses publications Facebook, on peut frapper quelqu’un par des commentaires, on peut tuer, lapider quelqu’un par des mots, y compris dans son dos.

Il nous est proposé, cette semaine, de considérer les personnes que nous lisons sur internet ou que nous rencontrerons « en vrai » comme si elles étaient envoyées vers nous par le maître de la vigne. Il sait ce qu’il fait en nous envoyant ces personnes. Accueillons-les comme envoyées de Dieu, et dans nos commentaires ou nos réactions, souvenons-nous de les traiter comme telles.

26e dimanche – A

« Je ne veux pas », répondit-il ; ensuite pris de remords, il y alla. (Mt 21, 29)

> Jeunes, nous avions souvent tendances à répondre « non, je ne veux pas » à nos parents dès qu’ils nous demandaient quelque chose. « Essuie la vaisselle, va chercher ceci, donne moi ça, etc !… »

Aujourd’hui encore, nous rechignons régulièrement lorsque quelqu’un nous demande un service. Mais le remords qui nous envahit nous dit que ce n’est bien peu de choses et que ce petit service aidera notre prochain.

Dans l’évangile, celui qui rechigne est celui qui agira selon la volonté du Père au final alors que celui qui dit oui rapidement pour se débarrasser de la question est celui qui oublie ou qui, volontairement, ne rendra pas le service demandé. O combien celui-là donnera de la peine au Père !

Apprenons cette semaine à être sincères dans nos choix. Que notre oui soit oui et notre non soit non. (Ré-)Apprenons également à rendre service ! Car il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. En cet automne, demandons-nous où – cette année – je peux me rendre utile.

25e dimanche – A

« ‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
Prends ce qui te revient, et va-t’en. » (Matthieu 20, 13-14)

> Ce passage de l’évangile est vraiment fascinant. Il nous montre très concrètement comment Dieu veut faire régner la justice et cela n’a rien à voir avec la justice dont nous avons l’habitude. En effet, qui ne réagirait pas comme les ouvriers de la première heure s’il avait travaillé toute une journée en voyant que son salaire est le même que celui qui a travaillé une heure ? Évidemment que nous serions nous aussi énervés. Cette parabole, comme toutes les paraboles d’ailleurs, est donc bien loin de nous raconter (uniquement) une jolie petite histoire pleine de belles valeurs. Elle vient nous interroger très profondément sur la façon dont nous rendons justice. Comme chrétiens, cette justice ne peut jamais être mise à part de la miséricorde. Elle exige aussi de s’investir dans une relation qui prendra réellement en compte l’autre : dans la parabole, les ouvriers de la dernière heure étaient prêts à travailler dès la première heure mais personne ne les a embauchés. Est-ce qu’ils n’ont pas une famille à nourrir tout comme ceux de la première heure ? L’injustice ne réside-t-elle pas dans l’impossibilité de pouvoir travailler quand on y est prêt ? Cela fait écho à bien des situations contemporaines de chômage…

Alors pour cette semaine, pensons à un lieu dans notre vie où nous sommes persuadés de faire preuve d’une justice indiscutable. Essayons de relire ce contexte à l’aune de la parabole : en prenant en compte ce qui se vit de chaque côté et de ce que chacun est réellement capable de donner !

24e dimanche, A

 » Alors, le faisant venir, son maître lui dit: « Mauvais serviteur, je t’avais remis toute cette dette, parce que tu m’en avais supplié. Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?  » Et, dans sa colère, son maître le livra aux tortionnaires, en attendant qu’il eût remboursé tout ce qu’il lui devait. » (Mt 18, 32-34)

> C’est l’histoire d’un serviteur, de sa dette immense et de son maître… Ce serviteur supplie le maître de ne pas le vendre ainsi que toute sa famille et d’attendre avec patience qu’il rembourse sa dette. Le maître ému, va bien au-delà de cette demande et offre à ce serviteur la remise totale de sa dette énorme, autrement dire le pardon. Mais le cœur de ce serviteur ne se change pas sous l’effet de ce pardon, puisqu’il est impossible pour lui de pardonner à son tour pour une dette infiniment plus petite que la sienne. Au final, le maître accordera à ce mauvais serviteur ce qu’il avait demandé : il le jette en prison pour attendre le remboursement de sa dette, mais ne le vend pas. Le maître a voulu donner une chance à ce serviteur, lui ouvrir un nouvel horizon grâce au pardon, mais ce serviteur n’a pas su se laisser toucher par ce pardon, il n’a pas su accueillir cette vie au-delà de ce qu’il pouvait imaginer.

> Il nous est proposé cette semaine d’accueillir le pardon, que ce soit un pardon donné par un proche, par soi-même ou par Dieu. Laissons-nous transformer par ce pardon gratuit…