7e dimanche de Pâques – 24 mai 2020

« Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils »

(Jean 17,1)

> Au début de l’Evangile de Jean, au chapitre 2, lors du miracle des noces de Cana, Jésus dit à sa mère que « son heure n’était pas encore venue ». 15 chapitres plus loin et quelques miracles plus tard, ça y est, désormais Il le précise à ses disciples : « son heure est venue ». Que s’est-il passé entre deux ? Il a accompli sa mission : faire connaître le Père ET celui qui l’a envoyé (v3). En acceptant de passer de la mort à la vie sur terre, le Christ sera glorifié dans le ciel comme lui glorifiait son Père sur terre.

> Cette semaine, entre l’ascension et la pentecôte, prenons le temps de reconnaître la présence de Dieu par son Fils incarné. Dieu n’est pas juste une énergie, une sorte d’être supérieur, l’Amour universel. Il est trinité. Il est présent et s’est offert à nous par son Fils pour que nous puissions entrer en relation avec Le Père qui nous a créé. Demandons à l’Esprit de connaître profondément le Père, seul vrai Dieu (v3) en suivant le Fils.

6e dimanche de Pâques – 17 mai 2020

« L’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir,
car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; »

Jn 14,17

> En ce temps de déconfinement plus ou moins progressif, de nombreuses voix s’élèvent pour que nous ne reprenions pas nos « vies d’avant », pour que le monde change, pour que les êtres humains vivent dans un nouvel esprit, positif si possible. En vérité.

> L’Esprit de vérité existe. Jésus nous l’a promis. Mais juste après nous avoir dit qu’il nous l’enverrait, il nous dit que le monde ne peut pas recevoir cet Esprit. Contradiction ? Non, car Jésus nous a bien demandé d’être dans le monde sans être pour autant du monde. Celui qui est mondain ne peut recevoir cet Esprit de vérité.

> A nous, qui avons reçu cet Esprit, de bien nous garder du monde d’avant et d’insuffler sa vérité au monde d’après !

5e dimanche de Pâques – 10 mai 2020

« Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas, comment en connaîtrions-nous le chemin ? »

Jean 14, 5

> En voilà un qui ne manque pas de toupet, à moins qu’il ne soit pas conscient de ce qu’il est en train de faire ? ou encore qu’il soit suffisamment sûr de la relation qui le lie à Celui qu’il interrompt ?

Thomas, tel est le nom de ce hardi disciple, s’adresse à quelqu’un qu’il appelle Seigneur. Qu’est-ce à dire sinon qu’il lui reconnaît une certaine autorité, voire une authentique sagesse ? Quand ce Jésus en a appelé douze à son service, Thomas a répondu favorablement. Comme les onze autres, il a reçu le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité. L’aventure démarre plutôt bien.

Thomas s’était déjà fait remarquer quelque temps auparavant lors de leur passage à Béthanie. Plus exactement avant d’y aller ! Rappelez-vous, Jésus leur indique qu’il veut aller en Judée. Une contrée où, de toute évidence, il n’est pas le bienvenu. Les disciples ne sont pas naïfs et ne se sentent pas d’aller dans cet endroit où la vie de leur maître est en quelque sorte compromise. A moins qu’ils ne pensassent à leur petite personne. Comment est-ce qu’une telle pensée peut traverser mon esprit ? Tout de même, il s’agit des disciples de la première heure.

Quoique. En relisant le récit de cet épisode, il se pourrait que les disciples n’aient eu nul désir de se jeter dans la gueule du loup. Sauf un : Thomas. Inconscient du danger ou certain que son Maître veillerait au grain, Thomas dit à ses potes : Allons-y aussi, afin de mourir avec lui. (Jn 11, 16).

Ici, ce même Thomas joue cartes sur table avec son Seigneur. Il lui dit qu’il ne comprend rien à ses propos abscons. Bien lui en a pris. Cela nous vaut une réponse de Jésus qui nous aide pour la traversée du désert : Je suis le chemin et la vérité et la vie (Jn 14, 6).

Ai-je la même liberté que Thomas dans ma relation avec mon Sauveur et Seigneur ?

Mardi 28 avril 2020

« Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? »

Jn 6,30

> Cette question de la foule vient en réaction à l’affirmation de Jésus : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » (v. 29) S’agit-il du même « croire » ? « Te croire », dit la foule. Alors que Jésus appelle à « croire en ». « Te croire », cela porte sur le contenu de la parole. Croire ce que tu dis. Pour cela, il faut des assurances. Plutôt qu’un signe, n’est-ce pas plutôt une preuve que demande la foule ?  Le « croire en » auquel invite Jésus implique tout autre chose. Il n’est pas question de vérifier, mais de faire confiance. « Croire en » ne porte pas sur le contenu qui doit être crédible, mais sur la relation qui est fiable.  « Je crois en Dieu », ainsi commence notre Credo, et non « je crois que ». Au cœur de notre foi chrétienne, il n’y a pas un contenu mais une relation. 

Une petite parabole:

Un funambule traverse, sur un fil tendu d’une rive à l’autre, les chutes du Niagara. La foule retient son souffle. Les applaudissements éclatent lorsque l’artiste atteint la rive. Il demande : Croyez-vous que je puisse faire la même chose en poussant une brouette sur le fil ? – Oui, tu peux ! Vas-y ! Suspense pendant la nouvelle traversée. A l’arrivée, un  immense ouf de soulagement soulève les poitrines des spectateurs. Applaudissements enthousiastes. – Croyez-vous que je puisse faire la même chose avec quelqu’un dans la brouette ? – Oui, vas-y ! – Qui veut venir dans la brouette ? … Silence ! Croire que tu peux ? OK ! Croire en, c’est-à-dire faire confiance au point de remettre sa vie entre les mains d’un autre ?  Ça c’est une autre question.

Ma relation au Christ Jésus, est-ce un « croire que » ? Croire qu’il est le Messie, le Fils de Dieu, qu’il est ressuscité, qu’il est le plus grand maître spirituel de tous les temps,…Ou est-ce un « croire en » ? Est-ce en LUI que je trouve la solidité de ma vie ? Est-ce que j’ose le pas de  la foi-confiance et cherche en LUI mon appui ?

3e dimanche de Pâques – 26 avril

« Et se levant à l’heure même, ils s’en retournèrent à Jérusalem, et trouvèrent assemblés les onze et ceux qui étaient avec eux. »

Luc 24, 33

> Deux personnes passionnées d’une autre se trouvent décontenancées quand cette autre meurt. En elle, elles voyaient un Messie. Ces deux se trouvent mis devant le fait accompli : le Messie attendu, ce n’était pas lui ! Quelques femmes les ont surpris en leur narrant une histoire d’anges qui disent que l’autre est vivant. Le fait est là, vérifié par certains disciples qui n’ont pas hésité à courir au tombeau qui s’est avéré… vide.

Ces deux personnes ressassent cette duperie ; elles raisonnent, sans que ce raisonnement n’apaise leur tristesse. En fin d’après-midi, elles prennent la direction d’Emmaüs, à l’ouest de Jérusalem, à deux bonnes heures de marche. Elles, qui sont perdues, se dirigent vers la lumière qui décline dans le soir. Plus elles avancent, plus la lumière devient faible. Un inconnu les rejoint et se mêle à leur conversation. Alors qu’il ne semblait pas être au fait des derniers événements, il entreprend de leur expliquer toute l’histoire à partir des Ecritures. Arrivées, elles désirent que cet inconnu reste avec eux.

A l’heure du souper, la lumière n’est plus que celle d’une ou deux chandelles. Quand le pain est rompu, leurs yeux aveugles voient la Lumière, une fraction de seconde. Cet éblouissement suffit à les mettre en route. Cette fois, elles marchent en direction d’une nuit plus noire. Mais, leur cœur brûle ; elles n’ont qu’une hâte : retrouver les autres et partager avec eux leur récente expérience avec le Messie vivant.

Ce n’était qu’une histoire de quatre ou cinq heures. Mais quel changement !

Et nous, porteur de Lumière, sommes-nous disposés à annoncer cette Bonne Nouvelle dans un monde où la nuit se fait plus sombre ?

2ème Dimanche de Pâques, 19 avril 2020

« Alors que les portes étaient verrouillées, Jésus était là au milieu d’eux. »

(Jean 20, 26)

> Par deux fois l’Évangile précise que les disciples avaient non seulement fermé leur porte mais ils l’ont carrément verrouillée, et ils restent là par crainte des juifs.
Et pourtant, par deux fois, alors même qu’ils sont enfermés ainsi chez eux, Jésus vient les rejoindre, au plus profond de cette crainte qui les immobilise.
Il vient calmer leur crainte et apporter sa paix. Il va souffler sur eux l’Esprit-Saint, prémices de la pentecôte et il les envoie ! Il les invite à sortir de leur immobilisme, à dépasser la crainte.

> On notera que pour les disciples il a dû venir deux fois, car une semaine après avoir vu Jésus, après avoir reçu sa paix, après avoir été remplis de joie, ils étaient à nouveau là, enfermés chez eux. Cette libération de la peur n’est pas simple, elle prend du temps, se fait par étapes. Ne nous décourageons pas si nous n’osons pas affronter les peurs qui nous bloquent et nous empêchent de nous mettre en route. Comme les disciples, nous sommes invités à déceler la présence de Jésus. Recevons la Paix de Jésus ressuscité !

Mardi 14 avril 2020

« Marie-Madeleine le prenait pour le jardinier… »

Jean 20,15

> Passée sa course folle pour aller annoncer aux disciples que le tombeau est vide, voilà Marie-Madeleine de retour au tombeau pour tenter d’approcher une seconde fois cette réalité scandaleuse… Et Jésus de lui offrir une rencontre incroyable, mais où dans un 1er temps, elle ne le reconnaît pas!

Dans cet aveuglement, je vois tout le défi qu’il y a désormais à trouver le Christ dans chacune de mes rencontres!! Et Dieu sait que ces derniers jours, nos rencontres sont justement avec des personnes et des métiers dont nous prenons moins conscience de la valeur d’habitude: caissières, postiers, horticulteurs…

Avec le Christ qui annonce sa montée au ciel (« Je vais vers le Père ») me voilà rendue autonome et responsable des relations que je noue, des aides que j’apporte autour de moi et vous imaginez aisément que le champ de la mission se donne à voir dans l’immensité des possibles !!! Si le Christ se cache dans chaque personne rencontrée, alors : je ne SAIS plus où donner de la tête ! Et puis, est-ce que je n’ai pas assez à m’occuper de moi et de mes soucis ? Et qui s’occupera de moi, quand c’est moi qui aurai besoin d’écoute et de soutien, hein ?! Est-ce que l’ensemble ne pourrait pas s’intituler : « Mission impossible » ? 

Eh bien non, parce que cet appel à aller vers mes frères, le Christ le double d’une promesse de réciprocité : c’est Lui qui mettra aussi sur ma route celui ou celle qui sera pour moi signe de Sa présence…un jardinier peut-être ?

Dimanche 12 avril 2020 – Pâques

« Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. »

Jean 20,1
Cette pierre qui clôt une enceinte royale (Ambohimanga) à Madagascar n’est pas sans évoquer la pierre roulée du matin de Pâques…

> Ce premier jour de la semaine, si l’on reste au plus près du texte originel, serait plutôt ‘le jour UN de la semaine’. Non pas le premier d’une série, mais un Jour absolument unique. Non pas un jour premier d’autres jours qui lui seraient semblables, mais un Jour qui échappe à la succession des jours. Un Jour qui fait exploser le déroulement du temps, parce que la VIE triomphe de la mort. La mort a été engloutie dans la victoire (1Co 15, 54) ! Bigbang plus puissant que celui dont nous parlent les astrophysiciens !

Il nous paraît bien peu perceptible dans le quotidien de nos vies. Il tient à nous d’y croire et de l’espérer contre toute espérance, comme Abraham, notre père dans la foi. Il tient à nous de le reconnaître dans les petites ou grandes victoires de la VIE, de l’AMOUR, de la LUMIERE qui jalonnent nos existences et celle de la planète.Il tient aussi à nous de nous engager dans ce combat de la VIE contre toutes les forces de mort. En ces temps de confinement, c’est peut-être très modestement de respecter les consignes qui nous sont données pour le bien de tous.

Et quand nous en sortirons, quand les portes s’ouvriront, comme la pierre enlevée du tombeau, que garderons-nous de cette expérience inédite ? Que nous aura-t-elle enseigné sur nos relations mutuelles, sur notre rapport à la création ? Serons-nous prêts à nous engager pour construire « un monde plus pauvre en techniques et en objets et plus riche en humanité » (P. Raniero Cantalamessa) ?

Vendredi 10 avril 2020 – Vendredi Saint

Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

(Jn 19,30)

> En ce vendredi de la Passion, à nouveau, près de 2000 ans après ce jour sombre et lumineux à la fois, tout est accompli.

> Tout est accompli dans notre vie : il est mort pour nos péchés, il a pris sur lui nos souffrances, il a été crucifié pour nous libérer, il est mort pour que nous vivions de la vie éternelle.

> Tout est accompli à la croix, et pourtant tout commence. Tout recommence, avec Lui, dans notre vie. Portons un regard en arrière, qu’est-ce qui est accompli dans notre vie ? Qu’est-ce qui renaît, qu’est-ce qui recommence ? Et moi, quel ressuscité suis-je amené à être, après ce temps de confinement, après la croix de ce virus qui nous fait mourir ?

Dimanche de Pentecôte — C

« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. » Jean 14, 16
> Ce dimanche nous fêtons la pentecôte : 50 jours après Pâques. Le Père par le Fils nous fait le don de l’Esprit Saint. Reçu lors de notre baptême nous nous rappelons qu’après le sacrifice ultime de Jésus sur la Croix, Dieu le Père continue de se révéler à nous par son Esprit. Pour toujours Il habite en nous et l’Évangile de ce jour nous rassure : il est notre défenseur, intercesseur, et consolateur !
 
Et comment agit-il pour nous défendre ? Il nous rappelle, parfois avec douceur, parfois avec force, les enseignements et les commandements du Christ.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole » lit-on aussi. Ce n’est pas une condition à l’amour de Dieu, mais à recevoir comme « puisque vous m’aimez, vous aurez envie de me suivre ». C’est un rappel de ce qu’ont vécu les Israélites dans le désert alors que Dieu se présente à eux sous la forme de la nuée à suivre.
 
> Cette semaine faisons mémoire de notre baptême et redisons au Christ que nous l’accueillons dans notre temple, notre coeur. Arrêtons-nous un instant pour trouver le chemin que nous indique la nuée de l’Esprit, et suivons-le, c’est un chemin de Vie.