Dimanche de Pâques – B – 31 mars 2024

« Ne soyez pas effrayées !
Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ?
Il est ressuscité : il n’est pas ici. »  

Marc 16,6

> La bonne nouvelle de Pâques, c’est celle qu’entendent ces trois femmes, venues embaumer le corps du Crucifié. Celle de la mystérieuse victoire de la vie sur la mort. Celle qui nous invite à ne plus nous laisser gagner par la peur, à ne plus être effrayés, mais à faire confiance au Dieu de la Vie qui a relevé son Fils de la mort. Un appel à vivre cette confiance en la résurrection dans nos vies qui est tout sauf facile comme le montre encore le verset 8 : Elles sortirent et s’enfuirent du tombeau, parce qu’elles étaient toutes tremblantes et hors d’elles-mêmes. Elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur.

Aujourd’hui, en ce jour de Pâques, nous sommes donc appelés nous aussi à quitter les tombeaux de nos peurs pour nous réjouir : en Christ, la Vie est plus forte que la mort et son règne s’étend jusqu’à nous.

Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
Alléluia !

Dimanche de Pâques — A — 9 avril 2023

Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts

(Mt 28,4)

> Rappelons que ces gardes étaient postés devant le tombeau, empêchant quiconque de rouler la pierre. N’est-il pas paradoxal que le jour de la résurrection du Christ, l’evangile précise spécifiquement que les gardiens étaient comme « mort » ? L’on pourrait dire que c’est grâce à cette « mort » que désormais plus rien n’empêche la vie de jaillir du tombeau !
> Nous fêtons la suprématie de la vie sur la mort parce que le Christ VIT et que ce qui nous empêche d’être vivant MEURT ! Préparons-nous à recevoir son Esprit ! JOYEUSES PÂQUES !

3e dimanche de Pâques – C – 1er mai 2022

« Ils aperçoivent, disposé là, un feu de braises avec du poisson posé dessus et du pain… »

Jean 21,9

> Le mot peut surprendre et pourtant on passe dessus comme chat sur… braises. Un feu de braises… Voyons voyons… A quoi cela fait-il allusion au sortir des jours de la Passion ? Le feu de braises n’apparaît que deux fois dans le Nouveau Testament. Ici et en Jean 18,18, au moment où Pierre se chauffe auprès d’un feu de braises dans la cour du Grand Prêtre, juste avant de renier trois fois Jésus. Ici, au bord du lac, le feu attend Pierre à qui Jésus va demander trois fois s’il l’aime. Le parallèle est superbe.

> Jésus montre à Pierre qu’il rembobine le film. On revient au feu de braises. Jésus donne une seconde chance à Pierre : « Vas-tu me renier à nouveau trois fois ? ». Avec le Ressuscité, le feu du reniement peut toujours devenir le feu des retrouvailles. La fournaise infernale peut se transformer en feu d’amour divin.

> Puissions-nous, à notre tour, laisser Jésus-Ressuscité transformer les feux de nos colères en braises d’humilité, tout en nous invitant à partager ce pain et ce poisson qui n’attendent que notre bon vouloir !

2e dimanche de Pâques – C – 24 avril 2022

« Jésus vint, les portes étant fermées,
se présenta au milieu d’eux, et dit :
La paix soit avec vous. »  

(Jean 20, 26)

Phénomène encore

> Ce passage nous présente Thomas dans son rapport de foi en Jésus. Bien connu, il est largement commenté.  Un détail nous échappe souvent : l’évangéliste précise que, chaque fois que Jésus visite ses disciples, les portes du lieu où ils se trouvent sont fermées. Le verbe grec utilisé suggère que les portes sont fermées avec des barres, des verrous ou une clé. Il ne suffisait donc pas de pousser la porte pour entrer. Pourtant Jésus est là. Il se présente devant eux. Comment Jésus a-t-il pu entrer ? Quel phénomène étrange, voire inquiétant ! Jésus ressuscité ne serait donc pas soumis à la matérialité. C’est une évidence. Une évidence qui rompt toute compréhension de la physique du monde. Les disciples étaient dans la crainte, celle de leurs propres frères juifs, l’apparition soudaine de Jésus avait de quoi les faire sursauter de peur, ou de joie (v. 20). 

> Nous qui prions pour que le Seigneur se manifeste à nous dans nos circonstances, ne doutons nullement qu’Il le fasse. Quel que soit la manière dont Il le fera, la première parole qu’Il nous adressera sera, comme à ses disciples : La paix soit avec vous !

Dimanche de Pâques – C – 17 avril 2022

« Il vit et il crut. »

Jean 20, 8b

> Dans ce récit, Marie de Magdala est la première à voir. Elle voit la pierre roulée de l’entrée du tombeau. Elle voit, mais ne comprend pas.

> Quant à Simon Pierre, il n’hésite pas à entrer pour voir ce qu’il y a à l’intérieur du tombeau. Il voit le tombeau vide, il voit les bandelettes, il voit le linge qui était sur la tête de Jésus. Il voit, mais ne comprend pas.

> Le disciple bien-aimé, lui, est resté dehors, et il a pris le temps d’observer. Pas juste de « voir », ou d’ « apercevoir », mais il regarde avec attention. Il médite, cherchant à intégrer ce qu’il a devant les yeux. Lui aussi il voit, mais en interprète privilégié du Christ, il comprend les signes : la pierre roulée, ces bandelettes et le linge ainsi abandonnées, ce tombeau vide, tout cela signifie que le Crucifié a vaincu la mort, et qu’Il est vivant ! Son « voir » suscite la foi.

> Parfois nous aussi, nous voyons mais nous ne comprenons pas. Parfois nous aussi nous voyons mais nous n’y croyons pas. Pour toutes ces fois-là, l’Evangile, cette Bonne Nouvelle, nous invite à nous rappeler que la pierre a été roulée et qu’en Christ, la Vie est plus forte que la mort. Que, même quand nous croyons que « c’est mort », tout peut recommencer, continuer, se relever, ressusciter. Prenons donc le temps de « voir », et la grâce nous sera peut-être donnée de « croire ». 

Christ est ressuscité ! 

Il est vraiment ressuscité ! 

Alléluia !

JOYEUSES PÂQUES A TOUS

5e dimanche de Pâques – B – 2 mai 2021

« Demeurez en moi, comme moi en vous. »

Jean 15,4

> Dans son discours d’adieu à ses amis, Jésus leur rappelle le chemin pour la suite : demeurer avec lui. Avec cette image de la demeure, il intègre la totalité de la personne : l’idée n’est pas juste d’avoir un lien avec le Christ, mais de demeurer avec lui pleinement, totalement, avec tout son cœur, tout son être et toute sa pensée. Autrement dit, d’habiter avec lui. 

Et c’est un double mouvement qui est proposé : à la fois aller au Christ, et à la fois le laisser venir à nous, lui faire de la place, pour habiter avec lui. Et si la foi était d’abord une hospitalité ?

Cette semaine, laissons le Christ demeurer en nous. Prenons soin de cette relation, de ce cœur à cœur avec Lui qui a lieu dans notre lieu d’habitation la plus profonde. Soyons hospitalier avec Lui. Mettons-nous à l’écoute de Sa parole, faisons-lui la meilleure place comme à nos meilleurs invités. Et ainsi, et seulement ainsi, nous pourrons porter beaucoup de fruits.

4e dimanche de Pâques – B – 25 avril 2021

« Je donne ma vie pour mes brebis. »

Jean 10, 15

Méditation en mémoire des moines de Tibhirine
qui, il y a 25 ans, donnaient leurs vie à la suite du Bon Pasteur

> Donner sa vie jusqu’à en mourir. C’est ce que Jésus a fait. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (Jn 15, 13) Ce plus grand amour, il l’a aussi exprimé en lavant les pieds de ses disciples. Le chapitre 13 de Jean commence par ces mots : « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. » (Jn 13, 1) « Aimer jusqu’au bout » cela dit, bien sûr, la mort de Jésus en croix pour nous arracher à la mort. Cela dit aussi le geste modeste et banal – qui n’est pas banal quand c’est Jésus, le Seigneur et le Maître, qui le pose – du lavement des pieds. Il y a là quelque chose de paradoxal : que l’extrême de l’amour puisse se dire dans un geste si quotidien – dans la culture du peuple juif du temps de Jésus.

Fr Christian, moine de Tibhirine, commente : « Prendre un tablier comme Jésus, cela peut être aussi grave et solennel que le don de la vie… et vice versa, donner sa vie peut être aussi simple que de prendre un tablier. » (Homélie du Jeudi Saint, 31 mars 1994) Par solidarité avec le peuple algérien les moines de Tibhirine ont choisi de rester en Algérie, sachant qu’ils risquaient leurs vies. Ils ont donné leurs vies jusqu’à en mourir. Ils l’ont d’abord donnée au pas à pas du quotidien. Fr Christian écrit : « Donner sa vie pour ceux qu’on aime n’est pas un acte isolé qui s’identifierait, dans l’existence de Jésus, au don suprême consommé au Calvaire. Jésus a pris soin d’avertir que la Croix elle-même est de “chaque jour” (…) Ce qui s’est passé aux heures de la Passion, c’est de l’Incarnation continuée. » (Chapitre de communauté, 30 janvier 1996)

Nous sommes les « brebis » pour lesquelles Jésus donne sa vie. Nous sommes aussi les « brebis » appelées à le suivre (Jean 10,4). A le suivre jusqu’à l’extrême de l’amour qui consiste à donner sa vie. Nul besoin d’attendre des événements extraordinaires. C’est aujourd’hui, dans la banalité et la simplicité du quotidien, que je peux, moi aussi, donner ma vie.

3e dimanche de Pâques – B – 18 avril 2021

Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! »

(Luc 24, 36)

> Remarquez donc ce qui se passe lorsque l’on parle du Christ : alors il est présent au milieu de nous ! Réellement, pas seulement en pensée, en théorie ou conceptuellement ! Le texte dit « en chair et en os », comprenons par-là de manière substantielle, palpable ; et qui apporte de surcroît la paix !

> Comment dès lors ne pas avoir envie de parler de Lui, de ce que nous ressentons en Sa présence ? Le texte de ce dimanche nous invite à être témoin (v.48) de la résurrection du Christ, de la vie plus forte que la mort !
Alors cette semaine, soyons confiants que chacun de nos témoignages apporte la paix du Christ qui est promise à toutes les nations ! Belle semaine, soyez bénis !

2e dimanche de Pâques – B – 11 avril 2021

« Cesse d’être un incroyant et deviens un homme de foi! »

Jean 20,27

> Je la prends pour moi cette semaine cette injonction à Thomas. Combien de fois je doute moi aussi, je touche à mes blessures ou à celles des autres et je m’effraie, je chancelle!

Alors le Christ me rappelle que comme pour Thomas, il est sensible à mon cheminement tortueux sur le sentier de la foi, qu’il ne m’en évitera peut-être ni les creux ni les nids-de-poule, mais qu’au bout de ce chemin-là, la vulnérabilité sauvera le monde, elle l’a déjà sauvé ! Pour que moi aussi je puisse m’exclamer: Mon Seigneur et mon Dieu!!

Dimanche de Pâques – B – 4 avril 2021

« N’ayez pas peur. 
Vous cherchez Jésus de Nazareth, celui qui a été crucifié. 
Il est ressuscité. 
Il n’est pas ici ! Voici l’endroit où on l’avait déposé. »

Mc 16,6

> Un conte soufi relate l’histoire d’une veille dame cherchant ses clés, de nuit, sous un lampadaire dans la rue. A un passant qui lui demande où elle les a égarées, elle répond : « Je ne sais pas. Mais je cherche ici, parce qu’ici il y a de la lumière. » Et devant le rire du passant, la femme s’exclame : « Faites les malins, vous qui cherchez Dieu là il ne se trouve pas, dans les ténèbres. Vous feriez mieux de le chercher dans la lumière. »

> Dieu n’est pas dans la mort. Et trop souvent nous imaginons un Dieu qui rappelle à lui, qui fait mourir. Nous lui demandons des comptes pour telle ou telle mort subite. Erreur fatale : ce faisant nous cherchons Dieu là où il n’est pas, au tombeau. La mort c’est quelqu’un d’autre. Dieu, c’est la vie. Et la vie éternelle.

> A nous de chercher Dieu dans la lumière, désormais. Et d’annoncer au monde qu’il est ressuscité ! Joyeuses Pâques à Chacune et Chacun !