32e dimanche du temps ordinaire – B – 7 novembre 2021

« Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat… »

Marc 12, 38

Méfiance

> Ce verset ne manque pas de nous rappeler l’adage populaire : l’habit ne fait pas le moine. Mais pas seulement. A bien y regarder, il fait aussi office de miroir. Voilà des hommes qui aiment à se promener en vêtements d’apparat, en longues robes dit une autre traduction. Le mot robe est repris dans le livre de l’Apocalypse. Une des différences entre ces deux tenues est que l’une est recherchée par ceux qui la portent : pour paraître, pour être dans le vent, pour être remarqué, peut-être, finalement, pour couvrir leurs vices. Leur piété affichée n’est qu’une mince couche de vernis, superficielle qui ne résiste pas à un examen en profondeur, au regard de Dieu qui scrute les cœurs. L’autre robe est reçue par ceux qui, dans les lieux célestes, sont en présence de l’Agneau. La robe est un cadeau et un signe qu’ils ont été lavés de leurs fautes. Dans le secret de leur cœur, ceux-là n’ont rien à montrer, rien à apporter. Ils se reconnaissent pécheurs sauvés par grâce. 

> Nous le savons bien sûr, toutefois méfions-nous de toute forme d’orgueil spirituel qui nous ferait croire que, nous, nous avons compris ce qu’est la vie chrétienne. Adoptons l’attitude de la pauvre veuve. Elle passe inaperçue aux yeux des hommes. Pourtant Jésus la remarque. A l’heure des choix, ne cherchons à être remarqués des hommes. Cherchons l’approbation de Dieu. 

31e dimanche du temps ordinaire – B – 31 octobre 2021

« Le premier de tous les commandements, c’est : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. »

Marc 12, 29

> Pour répondre à la question des scribes, Jésus cite cette confession de foi d’Israël du Deutéronome, s’ancrant ainsi dans la tradition du judaïsme. Mais bien plus en profondeur, Jésus redit que l’écoute est première. Celui qui écoute sait qu’il ne sait pas, ce qui est le fondement de la démarche spirituelle. 

> « Ecoute ». En hébreu, ce verbe signifie aussi obéir. L’écoute n’est pas passive, elle appelle une réponse. Commencer par écouter, avant d’exprimer une réponse par mes pieds, mes mains, ma langue, mon emploi du temps. Par mon espérance. Par mon amour.

> « Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur » : en réaffirmant l’unicité de Dieu, Jésus rappelle un autre commandement, celui de renoncer aux faux dieux. Aujourd’hui encore, les faux dieux sont omniprésents dans notre monde: ceux de l’argent, du pouvoir, de la séduction, de la consommation, etc.

> Ainsi, avant d’aimer notre prochain comme nous-mêmes, avant même d’aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit et de toute notre force, Jésus nous invite à une démarche. Ecouter, et se reconnaître pauvre spirituellement. Renoncer aux idoles, et reconnaître que la richesse spirituelle nous vient du Dieu de Jésus Christ. Ecouter et renoncer aux idoles, un programme spirituel pour notre semaine !

30e dimanche du temps ordinaire – B – 24 octobre 2021

D’un côté … « beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire … ». Mais finalement… « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »

(Marc 10, 48-49)

> Dans l’Évangile de ce dimanche, nous observons un étrange renversement de situation en ce qui concerne la foule qui entoure l’aveugle du récit. Alors que celui-ci appelle Jésus à l’aide, le texte nous dit d’abord que beaucoup essaient de le faire taire (v48), mais lorsque Jésus s’intéresse à lui, soudain le discours change et on lui demande de la confiance (v49)…
La confiance il l’a eue depuis le début et il ne s’est pas laissé démonter par ceux qui tentèrent de le convaincre de laisser tomber ! Au contraire il a persévéré et bien lui en a pris.

> Cette semaine, soyons fermes et convaincus dans nos demandes. N’attendons pas que la foule nous pousse et peut-être pourrons nous changer le regard des gens qui nous entourent pour les faire passer de « tais-toi ! » à « lève-toi ! ».

29e dimanche du temps ordinaire – B – 17 octobre 2021

« Quiconque veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. »

Marc 10,43

> Ah comme je les vois bien ces deux disciples frangins se disputer pour avoir la place de favoris et maîtriser leur destin jusque dans le monde à venir… Ils se voient déjà en haut de l’affiche !

> Et Jésus alors de renverser la pyramide des mérites en plaçant une fois de plus l’humilité et le service à l’autre comme valeur suprême. Comme il le fera à la toute fin, en nouant un linge autour de ses reins pour laver les pieds de ses disciples…

> Pour chacun de mes rêves de grandeur, que l’Esprit pointe du doigt pour moi le pas de côté qu’il me faut faire pour ne pas perdre le fil de ma prière: que Ta volonté soit faite !

28e dimanche du temps ordinaire – B – 10 octobre 2021

« Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. »

Mc 10, 22

Bienheureuse tristesse !

> Voici un homme qui, depuis sa jeunesse, observe tous les commandements. Il a « tout juste » dans tous les domaines et depuis toujours. Un sans faute ! Et pourtant, il vient vers Jésus pour faire plus, mieux, davantage… : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » 

> Jésus pose sur lui son regard, un regard qui, parce qu’il aime, rejoint l’attente secrète à l’intime du cœur. En réponse à sa demande, Jésus propose : « va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » Mais cet homme riche de sa perfection morale est aussi riche de grands biens. De grands biens dont il ne peut envisager de se séparer : « il devint sombre et s’en alla tout triste. » 

> Bienheureuse tristesse qui est peut-être son salut ! Lui qui a tout réussi – vie morale impeccable, richesse matérielle – voilà qu’il est confronté à son impuissance. Il ne peut pas faire ce que Jésus lui demande ! Il n’est plus celui qui fait « tout juste ». Et c’est par là que peut arriver le salut. Si, expérimentant son incapacité, il demande à recevoir de Dieu ce qu’il ne peut réaliser lui-même, alors il aura « la vie éternelle en héritage. »  Alors il « aura un trésor dans les cieux ». Il est impossible à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu, dit Jésus. Impossible à celui qui accumule un trésor, impossible aussi à celui dont la vie morale sans défaillance n’a pas besoin de Sauveur. 

> Ne pas pouvoir répondre à l’exigence de Jésus et en être tout triste, c’est la porte du salut, pour cet homme, pour moi, pour toi. Parce qu’alors, si nous tournons vers lui notre tristesse, nous sommes ces pauvres bienheureux à qui le Royaume de Dieu est promis (Mt 5, 3).

27e dimanche du temps ordinaire – B – 3 octobre 2021

« Qui n’est pas contre nous est pour nous. »

(Marc 9, 40)

Neutralité ?

> Encore une affirmation de Jésus qui bouleverse les codes !  S’il est possible qu’un état choisisse la neutralité en matière de conflit armé, ou bien qu’un pays choisisse la neutralité fiscale, c’est-à-dire une répartition des charges publiques proportionnée aux revenus de chacun, (y en a-t-il seulement un qui la mette en pratique ?) ou encore s’il est possible qu’une personne choisisse de s’abstenir de prendre parti dans un débat ou un conflit opposant des personnes aux positions divergentes, dans le domaine de la foi, la neutralité n’est pas de mise selon Jésus.

> N’y aurait-il pas quelque domaine où je pratique une certaine neutralité ? Le temps est venu de prendre position : vais-je choisir de suivre Celui qui est le chemin, la vérité et la vie ou m’opposer à Lui ?  

26e dimanche du temps ordinaire – B – 26 septembre 2021

« Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer… »

(Mc 9,42)

> Oui, cette phrase est de Jésus. Elle est dure, très dure. Loin du Jésus hippie ou fleur-bleue, le voilà qui souhaite la mort-même de celui qui est une occasion de scandale ou de chute pour « un seul de ces petits qui croient » en lui.

> Le scandale ou la division dans le monde des grands, ce n’est déjà pas bien beau. Mais les yeux de l’enfance n’ont pas à supporter cela. La chute dans le monde des riches, ce n’est déjà pas simple. Mais la chute pour quelqu’un qui n’a pas de ressources, c’est encore plus inadmissible. Les « petits », ce sont les enfants bien sûr, mais aussi tous les oubliés, les laissés pour compte, les migrants, les exclus.

> Souvenons-nous, cette semaine, de l’attention à porter à chaque « petit ». Nous en trouverons forcément autour de nous. Accueillons ces personnes comme le Christ lui-même et ne soyons jamais pour eux une occasion de scandale ou de chute.

25e dimanche du temps ordinaire – B – 19 septembre 2021

S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

Marc 9, 35

> Qu’il est difficile de cheminer avec notre humanité sur cette terre ! C’est ce qu’expérimentent les disciples en chemin, en se querellant pour savoir qui est le plus grand. Jalousie, comparaison, compétition, orgueil, conflits, viennent souvent pourrir les relations humaines. L’humanité est un chemin bien souvent tortueux, comme l’expérimentent les disciples.

> La réponse de Jésus, assis dans la maison, invite au décentrement avec la notion de service. Etre le serviteur de tous, c’est ouvrir les yeux sur la fragilité et la vulnérabilité non seulement de mon prochain, mais aussi sur cette fragilité et vulnérabilité qui sont les miennes. Car être serviteur de tous, c’est aussi chercher à appliquer la règle d’or, présente dans toutes les religions, et notamment dans l’Evangile selon Matthieu : Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous. (Mt 7,12) Etre serviteur de tous, c’est donc regarder vers le bas, porter une attention particulière aux petits, et à ce qui est petit en soi, car c’est à ce niveau que se vit le Royaume.

> Que ferons-nous cette semaine pour être « serviteur de tous » sur notre chemin d’humanité ? Accueillir l’autre dans ses fragilités, s’accueillir soi-même dans ses vulnérabilités, et accueillir le Christ. 

24e dimanche du temps ordinaire – B – 12 septembre 2021

« Si quelqu’un veut marcher à ma suite,
qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix
et qu’il me suive. »

(Marc 8, 37)

> Qui aime entendre parler de souffrance, de rejet et de mort violente? « Interdit au moins de 12 ans », attention ce film-là dont Jésus annonce le scénario peut heurter certaines sensibilités…

> Il y a un peu de Pierre en chacun de nous – nous trouvons la Croix de Jésus difficile à accepter – cela ne devrait pas être ainsi. Jésus va encore plus loin – chacun de nous aura sa part de souffrance – toutefois, ce Jésus souffrant peut être proche de nous, car il a vécu la souffrance et il a traversé la mort pour qu’elle soit habitée…

> Porter sa croix, c’est oser regarder en face ses deuils, ses blessures et ses peurs, ne pas les laisser devenir des tabous! Et qui sait? Dieu placera dans sa tendresse des Simon de Cyrene sur notre chemin pour nous aider à les porter !

> Dans cette semaine, osons un mot ou une parole risquée pour briser le silence autour d’une expérience difficile que vit un proche ou un ami: nous verrons que ce peut être l’amorce pour regarder ensemble les brisures qu’il ou elle porte en silence …

23e dimanche du temps ordinaire – B – 5 septembre 2021

« Ouvre-toi ! » 

Marc 7, 34

> L’évangile de cette semaine relate un miracle connu dans lequel Jésus guérit un sourd en lui rendant l’ouïe et par là aussi la possibilité de parler distinctement. En regardant de plus près le texte, Jésus ordonne au sourd de s’ouvrir ! Il ne parle pas de ses oreilles seulement, mais bien de la personne dans son entier.

D’ailleurs, Jésus lui-même fait preuve d’ouverture, Il est ici en milieu païen. Il a traversé des frontières pour se rendre là où il est pour effectuer ce miracle !

> Cette semaine, cherchons avec l’aide de Dieu ce qui nous ferme à sa Parole, ce qui nous replie sur nous-même et ouvrons la voie à l’Esprit qui fait grandir !