19e dimanche du Temps ordinaire – A – 13 août 2023

« C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier. Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! »

(Mt 14,26-27)

> Quelle différence entre un fantôme et Dieu ? De nos jours, pour beaucoup, le fantôme a davantage de chances d’être pris au sérieux quant à son existence, qu’un Dieu soi-disant inventé par les moralistes et cru par les simples d’esprit. Il est vrai que notre Dieu choisit parfois des manières surprenantes pour se manifester à nous, comme le Maître qui dans notre évangile rejoint les siens en marchant sur les eaux. Les cris d’épouvante se taisent au moment où il leur parle : C’est sa voix, c’est lui !
> Lorsque il nous arrive de nous trouver dans une nuit sans boussole, souvenons-nous que notre Dieu est n’est pas un fantôme muet ; il est le Dieu qui parle. Dans le doute ou le désarroi, il suffit parfois d’une Parole jadis entendue, qui surgit de notre mémoire comme un phare. A tel passage d’Evangile ou verset de Psaume qui nous est familier nous reconnaissons la voix du Seigneur. C’est bien lui qui nous parle : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! »

Dimanche de la Transfiguration – A – 6 août 2023

Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! »

(Mt 17,7)

Au cœur de notre été, cet Évangile de la Transfiguration nous rejoint peut-être en pleine lumière et en plein repos. Laissons-nous toucher par Celui qui vient à nous sur nos lieux de loisirs, de vacances. Laissons-le nous dire, au creux de nos torpeurs estivales : « Relevez-vous ! ». Alors que s’annonce peut-être déjà le chemin du retour ou de la rentrée pour certaines et certains, écoutons-le avec confiance nous dire : « Soyez sans crainte ! »Et lorsque viendra le moment, après la transfiguration estivale qui a fait bronzer nos visages, de redescendre de la montagne et de reprendre le cours de nos vies, faisons-le… forts de ces deux phrases de Jésus qui nous redonnent énergie et courage pour la suite !

17e dimanche du Temps ordinaire – A – 30 juillet 2023

« Le marchand a trouvé une perle de grand prix ;
et il est allé vendre tout ce qu’il avait, et l’a achetée. »

Matthieu 13, 46

Placement 

> Quelle drôle d’idée ! Si un marchand vend tout ce qu’il a afin d’acquérir une seule perle, que lui restera-t-il pour faire ce qui est son gagne-pain ? et quel rapport avec le Royaume de Dieu ? 

Quelle étrange manière de présenter les choses divines ! Ne jouons pas les surpris. A force de fréquenter la Parole, nous devrions savoir que Jésus tient un tout autre langage que le nôtre. Ici, Jésus n’est pas là pour nous parler des placements, mais de déplacement. Son seul désir est que nous déplacions notre centre d’intérêt, que nous nous attachions à Lui, que nous cessions de faire pour le contempler Lui, la perle de grand prix.

Comment est le Royaume de Dieu ? Sans doute indescriptible et c’est pourquoi Jésus utilise toutes ces images décalées. Soyons assurés qu’Il nous y prépare une place ! 

16e dimanche du Temps ordinaire – A – 23 juillet 2023

« Laissez-les pousser ensemble »

Mat 13,30

> Souvent nous aimerions ôter le mal du monde. Le purifier. Le rendre parfaitement bon. Mais Jésus nous propose un autre chemin : celui d’accepter la présence du mal dans le monde et de Lui laisser, à Lui et à Lui seul, le soin de juger les cœurs. Car la mauvaise herbe est mélangée à la bonne semence. Le mal est mélangé au bien. Et nous dit la parabole, seulement lors de la moisson pourra-t-il faire le tri. Seul Dieu pourra juger les cœurs.

> Nous sommes donc appelés à semer, puis à laisser pousser. Laisser faire. Dans une attitude de non-jugement. Et laisser le Christ à sa juste place et nous à la nôtre d’êtres humains. Ce qui est, en vérité, loin d’être simple.

> Cette semaine, méditons nos jugements hâtifs pour les déposer dans les mains de Dieu. Et laisser Dieu agir.

15e dimanche du Temps ordinaire – A – 16 juillet 2023

« Celui a été ensemencé dans la bonne terre
c’est celui qui entend la Parole et la comprend; il porte du fruit. »

Mat 13,23

> Où est-il, ce recoin de votre jardin secret où vous pouvez vous retirer pour voir grandir les fruits de la Parole ?

Quelle sorte d’engrais y mettez-vous et combien de fois faites-vous un effort spirituel pour le préserver des parasites ? Les soucis, les to-do listes qui nous obsèdent, ce besoin très humain de futilité et de choses superficielles qui nous fait détourner nos regards de l’essentiel…

Apprends-moi Seigneur à cultiver mon jardin intérieur
Pour y préparer une terre propice à te recevoir.
Mais si des recoins de ma vie demeurent en friche,
Si parfois la mauvaise herbe des soucis prend trop de place
Surtout Seigneur,
Ne te lasse pas de semer !
Amen

14e dimanche du Temps ordinaire – A – 9 juillet 2023

« Et moi, je vous procurerai le repos »

Matthieu 11,28

> Le repos, celui dont parle notre monde, c’est celui de l’agitation de l’année, celui du travail et des occupations diverses de notre agenda, celui que nous pouvons trouver en vacances. A la mer. A la montagne. Dans des séjours « qui font du bien ». C’est cesser de faire.

> Le repos, celui dont parle Jésus, est autre. C’est celui, spirituel, qui décharge des fardeaux, des difficultés, des épreuves. C’est celui, existentiel, qui apaise les inquiétudes du lendemain, les angoisses d’un avenir incertain. Le repos en Christ, c’est la paix intérieure. C’est la sérénité face à l’avenir incertain. C’est le calme et la confiance de la foi. C’est laisser faire.

> Pour pouvoir bénéficier de ce repos, il s’agit simplement de venir au Christ. « Venez-à moi », dit Jésus, comme un appel à chaque personne à se tourner vers Lui. A sortir de son confort et à prendre le chemin à sa suite. Un appel, même, à lui confier notre vie. Rien que cela. S’abandonner en Lui. Cesser de faire pour Le laisser faire. Et ainsi, il nous procurera le repos.

13e dimanche du Temps Ordinaire – A – 2 juillet 2023

« Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. »

(Matthieu 10, 37)

> Dans ce passage de l’Évangile selon saint Matthieu, Jésus ne nous demande pas de renier notre famille ou de ne pas l’aimer. Il nous invite plutôt à aimer Dieu par-dessus tout, car c’est le premier commandement. Aimer Dieu plus que tout, c’est reconnaître qu’il est la source de tout amour et de toute vie. C’est lui rendre grâce pour le don de la famille et des proches. C’est aussi accepter sa volonté et son plan pour nous, même si cela implique parfois des sacrifices ou des épreuves. Aimer Dieu plus que tout, c’est enfin lui faire confiance et lui rester fidèle, car il nous aime d’un amour infini et éternel.
> Cette semaine, réfléchissons à la manière dont nous aimons Dieu et notre famille, nos amis. Est-ce que nous mettons Dieu au centre de notre vie et de nos relations ? Est-ce que nous témoignons de notre foi et de notre espérance à nos proches ? Est-ce que nous respectons la liberté et la dignité de chacun ? Est-ce que nous savons pardonner et demander pardon ? N’ayons pas peur d’aimer Dieu plus que tout, car c’est le meilleur moyen d’aimer aussi notre famille et nos amis. Que Dieu vous bénisse !

12e dimanche du Temps ordinaire – A – 25 juin 2023

« N’ayez pas peur, personne ne peut tuer la vie qui est en vous. »

Mt 10, 28

> L’exhortation à ne pas s’inquiéter ne ressemble pas à une recette de coach spirituel permettant à tout un chacun de trouver son équilibre et d’organiser son bonheur personnel ou de gérer sainement sa vie familiale, celle de son association, de la communauté à laquelle il appartient : vous savez, le fameux « lâcher-prise » grâce auquel tout irait mieux. On n’est pas dans le registre du fitness mental.
Mais alors que dit l’évangile ? Quelque chose de très simple, et qui pourtant n’est jamais définitivement acquis. Il nous parle ici moins de nous que de Dieu. Il nous décentre. Il dit que, si Dieu est celui qui nous donne et nous prête vie, inutile de s’agripper, de se crisper, de chercher à conquérir ce qui est déjà là, offert.
> Quel encouragement pour les personnes touchées dans leur corps de savoir qu’il y a là une couche de vie offerte qui transcende toutes les maladies, toutes les menaces qui pèsent sur la santé…

11e dimanche du Temps ordinaire – A – 18 juin 2023

« Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »

(Matthieu 9, 38)

> Jésus parcourt les villes et les villages pour enseigner, proclamer la bonne nouvelle du royaume des Cieux et guérir les malades. Il est touché par la détresse des foules qui sont comme des brebis sans berger. Il se tourne vers ses disciples et leur fait part de son constat : il y a tant à faire, mais si peu de personnes pour le faire. Il leur suggère alors de prier Dieu, le maître de la moisson, pour qu’il envoie des ouvriers pour sa moisson. Peut-être que Jésus veut aussi les préparer à leur future mission, quand il les enverra deux par deux dans les villages. Peut-être qu’il veut leur faire comprendre qu’ils ont besoin de l’aide de Dieu pour accomplir cette tâche.
> Cette semaine, prions le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Prions pour que tous les jours des chrétiens continuent à se lever et à se mettre en marche pour témoigner du royaume des Cieux. Prions pour que nous soyons nous-mêmes des ouvriers fidèles et courageux, qui suivons l’exemple de Jésus et qui partageons sa compassion pour les foules. Que le Seigneur nous bénisse et nous donne son Esprit. Amen.

Dimanche de Saint Sacrement – A – 11 juin 2023

« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

Jean 6,51

> Là où Paul, plus tard, dira que le pain rompu est COMMUNION au corps du Christ (1Co 10,16), Jésus lui-même lorsqu’il évoque ce pain dit clairement que ce pain, C’EST sa chair. Étrange, dès lors, que dans nos débats œcuméniques sur la question, nous ayons pu suivre Paul plutôt que Jésus et faire trop souvent encore de ce pain un pur symbole de ce qu’il est REELLEMENT, à en croire les paroles de Jésus lui-même.
Chez nos frères et sœurs catholiques, ce dimanche est l’occasion d’une grande fête, celle de ce signe des signes qu’est le pain de vie.
> C’est l’occasion, quelle que soit notre confession et la couleur de la célébration à laquelle nous nous rendrons ce week-end, de faire un véritable acte de foi : « Ce pain, Jésus, c’est ton corps. J’y crois parce que tu nous l’as dit. »L’enjeu est de taille, et Jésus lui-même le dit dans ce même verset : manger de ce pain qui est son corps, c’est obtenir la vie éternelle.