Mardi 2 juin 2020

« Jésus leur dit : ‘Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.’ »

Mc 12,17

> En ce déconfinement, essayons de laisser de côté les préoccupations matérielles, autant que nous le permet notre condition bien entendu. Laissons à César ce qui lui appartient, donc.

> Sortons de ce temps de pandémie avec un petit supplément d’âme plutôt qu’un supplément sur notre compte bancaire. Retrouvons le goût des choses de l’esprit, laissons du temps pour la prière au milieu de nos nouvelles journées, émerveillons-nous d’une fleur, d’un papillon, du visage de nos prochains. Pas celui qui est gravé sur nos pièces de monnaie, celui que nous rencontrons vraiment.

> Que l’Esprit de la Pentecôte continue de souffler sur notre déconfinement !

Dimanche de Pentecôte 31 mai 2020

« Alors que toutes les portes de la maison étaient verrouillées, Jésus vint et se tint au milieu d’eux »

(Jn 20,19)

> Dieu est urgent, la vie n’attend pas… C’est l’irruption… alors que « toutes les portes étaient verrouillées »… !

Comment est-ce possible ? Ne cherchons pas d’explication rationnelle. 
Il n’y en a pas. Le Christ est présent et salue. Il salue d’une de ces salutations qui nous sont habituelles et qui rythment nos célébrations : « La Paix soit avec vous… ». Peut-être ne mesurons-nous pas toujours l’effet apaisant qu’une telle parole peut produire sur nous. Disons-la avec conviction, en particulier dans des situations difficiles. 

Dire la Paix n’est pas anodin. Elle peut briser l’enfermement de nos vies dans les ghettos de la peur, comme en ce premier dimanche où Il leur annonce cette paix par deux fois, car Il a parfaitement compris que c’est de cela qu’ils ont le plus besoin pour surmonter leur crainte…

Au lieu de ces enfermements, voilà que la présence du Christ crée des brèches… En leur apparaissant et en leur annonçant la paix, Jésus crée une brèche dans la peur qui enfermait les disciples et par cette brèche, le monde peut recommencer dans ce souffle qu’Il fait passer sur eux. 

Pour toi aussi, que cette Pentecôte si particulière puisse créer des brèches de sens et de guérison!!! Et que son Souffle nous porte plus loin!
Amen

Jeudi de l’Ascension du Seigneur

« Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. »

Mt 28,16

> Les Onze quittent Jérusalem, lieu marqué par les évènements tragiques qui les ont bouleversés. Evènements dont leur groupe porte à jamais la blessure – ils sont les Onze et non plus les Douze. L’élection de Matthias n’effacera pas cette trace. Il faut prendre de la distance. Trois jours de marche pour revenir en Galilée. Surtout pas pour tourner la page et passer à autre chose mais pour assimiler le vécu de ces journées dramatiques et l’annonce si déroutante du premier jour de la semaine : il est vivant !

> Retourner en Galilée c’est retrouver le lieu du premier appel. Le lieu où le regard de Jésus s’est posé sur Simon et André (Mt 4, 18), sur Jacques et Jean (4, 21), sur Matthieu (9, 9), où, pour la première fois, sa voix a retenti non seulement à l’oreille mais dans les cœurs. La Galilée c’est aussi le lieu du premier envoi des Douze (Mt 10, 1ss). Non plus seulement des disciples qui vivent dans la proximité du Maître, mais des apôtres, des envoyés associés à sa mission. Revenir en Galilée non pour cultiver la nostalgie des commencements mais pour être envoyés plus loin, à toutes les nations et non plus seulement « aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Mt 10, 6). Revenir à la source pour recevoir l’impulsion qui portera plus loin, plus large.

> Cette année la fête de l’Ascension, qui nous fait méditer cet envoi aux nations, coïncide avec la période de déconfinement, de sortie, d’ouverture. Et si c’était l’occasion d’entendre à neuf cet « Allez ! » que Jésus nous adresse. Et si, pour ne pas nous précipiter dans l’action à nouveau possible, nous nous reconnections à notre Galilée intérieure : le premier appel, une rencontre décisive, un événement source,… pour y puiser l’élan qui fait de nous des envoyés du Seigneur.

Dimanche 12 avril 2020 – Pâques

« Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. »

Jean 20,1
Cette pierre qui clôt une enceinte royale (Ambohimanga) à Madagascar n’est pas sans évoquer la pierre roulée du matin de Pâques…

> Ce premier jour de la semaine, si l’on reste au plus près du texte originel, serait plutôt ‘le jour UN de la semaine’. Non pas le premier d’une série, mais un Jour absolument unique. Non pas un jour premier d’autres jours qui lui seraient semblables, mais un Jour qui échappe à la succession des jours. Un Jour qui fait exploser le déroulement du temps, parce que la VIE triomphe de la mort. La mort a été engloutie dans la victoire (1Co 15, 54) ! Bigbang plus puissant que celui dont nous parlent les astrophysiciens !

Il nous paraît bien peu perceptible dans le quotidien de nos vies. Il tient à nous d’y croire et de l’espérer contre toute espérance, comme Abraham, notre père dans la foi. Il tient à nous de le reconnaître dans les petites ou grandes victoires de la VIE, de l’AMOUR, de la LUMIERE qui jalonnent nos existences et celle de la planète.Il tient aussi à nous de nous engager dans ce combat de la VIE contre toutes les forces de mort. En ces temps de confinement, c’est peut-être très modestement de respecter les consignes qui nous sont données pour le bien de tous.

Et quand nous en sortirons, quand les portes s’ouvriront, comme la pierre enlevée du tombeau, que garderons-nous de cette expérience inédite ? Que nous aura-t-elle enseigné sur nos relations mutuelles, sur notre rapport à la création ? Serons-nous prêts à nous engager pour construire « un monde plus pauvre en techniques et en objets et plus riche en humanité » (P. Raniero Cantalamessa) ?

Vendredi 10 avril 2020 – Vendredi Saint

Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

(Jn 19,30)

> En ce vendredi de la Passion, à nouveau, près de 2000 ans après ce jour sombre et lumineux à la fois, tout est accompli.

> Tout est accompli dans notre vie : il est mort pour nos péchés, il a pris sur lui nos souffrances, il a été crucifié pour nous libérer, il est mort pour que nous vivions de la vie éternelle.

> Tout est accompli à la croix, et pourtant tout commence. Tout recommence, avec Lui, dans notre vie. Portons un regard en arrière, qu’est-ce qui est accompli dans notre vie ? Qu’est-ce qui renaît, qu’est-ce qui recommence ? Et moi, quel ressuscité suis-je amené à être, après ce temps de confinement, après la croix de ce virus qui nous fait mourir ?

Jeudi 19 mars 2020

« Joseph, fils de David, ne crains pas… »

Mt 1,20

> En ce 19 mars, nous célébrons ici et là le bon saint Joseph, à qui l’ange dit de ne pas craindre l’infamie concernant sa bien-aimée Marie. Mais c’est aussi à Chacune et Chacun de nous que l’ange du Seigneur vient dire, en ces temps de Coronavirus, de na pas craindre pour nos bien-aimés, d’avoir confiance, de nous laisser gagner par l’espérance.

Plutôt que de regarder les bulletins d’informations en boucle, regardons le ciel, le soleil, le printemps qui s’annonce, ne craignons pas et soyons aussi emplis d’espérance que les arbres sont gonflés de sève, c’est ainsi que refleuriront nos vies !

1er Dimanche de Carême — Année A

« Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient. »

Mt 4, 11

> Jésus à la suite de son baptême est conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. C’est seulement après 40 jours que celui-ci apparaît pour tenter Jésus.
Le diable est doté d’un bon discernement et tente Jésus d’abord sur ce qui le tiraille le plus : la faim. Lorsque nous jeûnons à certaines dates dans l’année, c’est souvent ces jours-là où nous avons l’envie de grignoter à certaines heures alors que d’habitude non. Ce tiraillement est nécessaire et doit nous rappeler que le jeûne est avant tout un moyen de reprendre confiance en Dieu, de se priver du nécessaire pour se tourner vers l’Essentiel. Cet Essentiel qui se trouve dans la parole de Dieu.

>En ce début de carême, recentrons-nous sur la parole de Dieu qui nous nourrit.

Dimanche de l’Epiphanie – A

Matthieu 2,1-15

> Dans ce récit, il y a le mouvement et l’arrêt.
Il y a la marche avec des escales, des pauses.
L’étoile avance, puis s’arrête.
Les sages suivent l’étoile puis avec joie s’arrêtent et entrent dans la maison. Puis ils repartent en empruntant un autre chemin.
Joseph et Marie demeurent là, puis ils se mettent en route pour partir pour l’Egypte. Là, ils vont résider le temps qu’il faut pour être protégés. Après cela, ils vont repartir pour Nazareth.
En fait, personne ne reste vraiment sur place. Tout est en mouvement dans ce récit.

« Lève-toi ! » dit l’ange à Joseph. Etymologiquement, ce mot signifie 
« Réveille-toi ! Reviens à la vie ! » Le mouvement qui naît à Noël, chaque année, n’est-il pas là pour nous réveiller ! Pour nous glisser à l’oreille « Lève-toi ! » Ne reste pas sur place. Va. Cherche ton étoile ! Voilà ce que nous vous souhaitons de meilleur pour 2020: le goût d’entretenir votre quête …

Nativité du Seigneur – A

« En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes,. »

(Jean 1, 4)

> Noël, c’est l’espérance qui naît dans le coeur des humains. Fêter Noël, c’est se réunir pour se souvenir de cela. Une espérance qui a un visage. Comme toutes les naissances ont un visage. Une espérance qui s’incarne. Comme toutes les naissances s’incarnent dans la vie et dans nos vies. Une espérance qui nous dépasse. Comme toutes les naissances nous dépassent: elles viennent de plus loin que nous.

La vie du Christ a porté dans sa chair l’espérance. Malgré la destruction, malgré le mal et la mort, malgré l’injustice et la souffrance, Jésus a vécu une humanité qui a montré aux femmes et aux hommes comment naître en humanité. Il n’a pas fait disparaître la nuit, mais en faisant briller sa lumière, il a fait reculer les ténébres. Et cela a tout changé, car désormais, la mort ne peut plus vaincre et éteindre en nous l’espérance.

A Noël, dans cette naissance particulière, Dieu lui-même se donne à connaître. Et il nous invite à l’accueillir en nous, à le faire naître en nous. Ce ne sera guère plus qu’une vie fragile qui apparaît au fond de la nuit, mais cela changera tout. Car lorsque l’espérance naît dans le coeur humain, c’est une lumière qui perce la nuit et indique un chemin. Alors la route devient possible. Alors la vie devient possible.

Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’Univers – Année C

« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »

(Luc 23, 42)

>Le premier humain à être sauvé par Jésus est un condamné, un malfaiteur!
Bien qu’il soit suspendu à la croix, humilié, blessé, agonisant, et que tous le provoque en lui disant de « se sauver soi-même » Jésus va jusqu’au bout du don. Il va promettre à son compagnon de sort d’être avec lui aujourd’hui dans le Paradis !
Aujourd’hui ! Pas demain ou après une longue repentance.

> Nous ne connaissons évidemment pas la totalité du mystère du pardon et du salut, mais l’Evangile de cette semaine rassure. Il nous montre à quel point le Seigneur par Jésus Christ nous rejoint dans les plus profondes blessures et dérives. Que nous puissions prendre conscience du don parfais qu’Il nous fait, demandons-lui aussi en prière de se souvenir de nous et préparons nous en reconnaissant nos fautes. Soyez bénis !