1er dimanche de l’Avent – C – 28 novembre 2021

« Quand ces événements commenceront,
redressez-vous et relevez la tête,
car votre rédemption approche. »

Luc 21, 28

> Oh qu’il est difficile ce texte qui évoque les tempêtes du monde et la frayeur d’une véritable Apocalypse… Et comme il résonne fort avec les événements de cette semaine ! Mais entre les deux passages choisis pour le lectionnaire, il y a cette parabole du figuier qui fleurit (vv.29-33) et qui annonce le retour du Christ comme une future explosion de floraison! Alors si de ce retour, nous arrêtions de scruter l’horizon pour en discerner le moment, mais bel et bien nous mettre en état de veiller à en voir les signes au quotidien ?

> Oui, le Fils de l’homme viendra. Ou plutôt, lisons le texte au présent : quand vous êtes dans la peur et la crainte du malheur, tellement ébranlés et bouleversés, c’est alors que le Fils de l’homme vient : il vient habiter votre peur. Alors tu vois le Fils de l’homme… alors tu te redresses et relèves la tête, car ta délivrance est proche… Quand le Christ vient, tout peut arriver : les possibles qui nous habitent s’ouvrent et sortent de terre… comme lorsque le printemps transforme et habille de couleurs les jardins. Amen !

4e dimanche de l’Avent – B – 20 décembre 2020

« Son règne n’aura pas de fin »

(Luc 1,33)

> Les textes de l’Evangile des dimanches de l’Avent nous préparent pas à pas vers le Christ qui vient. Premier dimanche, il nous est recommandé de veiller. Deuxième dimanche, Jean annonce le baptême de l’Esprit-Saint par Celui qui viendra après lui. Le troisième dimanche nous demande de préparer la route pour Dieu et finalement, ce quatrième dimanche entre dans le vif du sujet. A Noël nous n’accueillons pas juste un enfant, mais – mystère du credo – Dieu lui-même, un roi dont le règne n’a pas de fin !

Il commence au plus bas de l’échelle humaine, mais ne nous leurrons pas, il régnait, règne et régnera !

> Soyons dans l’allégresse, la nuit de notre existence reçoit la Lumière, pour toujours ! Accueillons-le, célébrons-le, adorons-le et servons-le ! Soyez béni à l’approche de Noël.

3e dimanche de l’Avent – B – 13 décembre 2020

« Jean répondit : « Je suis “la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur !” »

Jean 1,23
The Voice Jean-Baptiste, par Arcabas

The Voice

> Qui es-tu Jean ? Tu n’es pas la lumière, tu n’es pas le Christ, ni le prophète Elie, ni le prophète annoncé. Curieuse succession de négations.

Tu te définis comme « la voix de celui qui crie dans le désert ». Une voix ? C’est l’identité que tu revendiques. Ta vocation n’est pas d’être vu mais d’être entendu. Tu ne cherches pas à attirer l’attention sur toi. Tu veux être entendu. Tu es la voix qui appelle à préparer le chemin du Seigneur.

Mission toujours actuelle. « Le mystère de Jean s’accomplit encore dans le monde » écrit Origène, un aîné dans la foi. 

Si cette voix retentit encore, savons-nous la reconnaître dans nos vies quand elle fait entendre son appel à la conversion ? Nous laissons-nous toucher par l’urgence des interpellations que nous lancent les évènements ?

Si la mission de Jean est toujours actuelle dans le monde, elle a aussi besoin de nous. A nous d’en prolonger l’écho. A nous d’inviter à suivre le Seigneur sans attacher à nous, en nous réjouissant de diminuer pour qu’il grandisse (Jean 3, 30).

2e dimanche de l’Avent – B – 6 décembre 2020

« Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

(Mc 1,8)

…réactiver l’Esprit de notre baptême…

> Jean le Baptiste précise que, si lui ne baptise que dans l’eau, Jésus baptise dans l’Esprit. Pour chacun de nous, si nous sommes baptisés, qu’est-ce que cela signifie ? Car nous avons été baptisés dans l’eau ! Y aurait-il un deuxième baptême ? Mais pourtant nous n’avons pas été baptisés en Jean-Baptiste mais bien en Jésus… donc dans l’Esprit !

> Je crois que l’Esprit est en nous comme le courant électrique circule dans ces pièces munies d’interrupteurs à petite diode orange. Le courant est bien là, la lumière orange en témoigne. Mais tant que l’on ne presse pas sur le bouton, rien ne s’allume. Et si on le fait, la lumière reste un certain temps, puis s’éteint à nouveau.

> Quelle est notre manière de réactiver l’Esprit de notre baptême, qui circule en nous ? Comment appuyons-nous sur cet interrupteur ? Nous avons chacune, chacun nos moyens pour cela. Ne laissons pas passer cette semaine sans appuyer sur le bouton !

1er dimanche de l’Avent – B – 29 novembre 2020

« Il commande au portier de veiller. »

(Marc 13, 34)

> Portier, un métier qui n’est pas de tout repos : il s’agit de travailler pendant que les autres dorment. La sécurité des endormis dépend du niveau de veille du portier. Aux heures où les paupières ont une tendance naturelle à tomber, les yeux doivent être écarquillés pour entrevoir la présence de possibles voleurs ou ennemis. La nuit tous les chats sont gris dit le proverbe. Comment distinguer entre un pauvre hère et un voleur ? Portier, vraiment ce n’est pas une sinécure. Des qualités précises sont requises : vigilance, sens du devoir et des responsabilités, discernement. Heureusement, c’est de l’histoire ancienne. De nos jours, avec l’éclairage public, les serrures automatiques, les caméras de surveillance, les natel intelligents… point n’est besoin de portier !

Pourquoi donc Jésus choisit-il de raconter cette histoire si elle n’a pas de sens pour les lecteurs du XXIème siècle ?A bien y regarder ce récit a une portée plus intemporelle qu’il n’y paraît. Nous vivons dans un monde d’endormis vis-à-vis du Christ. Veiller sur eux, n’est-ce pas les avertir de la présence d’ennemis et, en particulier, d’un capable de se changer en ange de lumière ? La distinction est encore moins évidente que de nuit. Jésus insiste sur le fait que personne ne sait ni le jour, ni l’heure. Voilà la raison de cette veille constante.

A bien y regarder ce récit a une portée plus universelle qu’il n’y paraît. Ce n’est pas le rôle d’un seul homme. Pour veiller aux portes du temple, David avait assigné cette tâche à 4000 lévites. Jésus va plus loin puisqu’Il adresse l’ordre de veiller à tous ! La responsabilité est désormais notre mission commune. Alors, Veillons les uns sur les autres. (Hébreux 10,24)

4e dimanche de l’Avent – année A

« Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse »

Matthieu 1, 18-24

> Pour la médiation de l’évangile de ce dimanche, nous vous proposons un format podcast réalisé par Parole et Silence et qui nous met à la place de Joseph.

https://paroleetsilence.lepodcast.fr/fenetre-davent-joseph?fbclid=IwAR3U8AgkR8VLQ6ZqY3JPKAcipObp_pNd-xdXlwmuysBevifQGgq4GAvcqP0

Joyeux Noël à tous !

3e dimanche de l’Avent – année A

« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

(Mt 11,3)

> Les disciples de Jean-Baptiste posent la question à Jésus pour en avoir le cœur net… Mais ils ne sont pas les seuls ! Est-ce qu’il ne nous arrive pas parfois de nous poser la même question lorsque nous sommes à bout, que nous désespérons ? Ou peut-être aussi sommes-nous parfois tentés de nous tourner vers toutes sortes d’illusion de salut…

Et voilà que dans quelques jours nous fêterons Noël, la venue du Messie. C’est l’occasion de nous redemander si nous sommes réellement conscients que c’est Dieu que nous allons accueillir dans la crèche.

Et si nous sommes hésitants, gardons alors la suite de ce verset : « Amen, je vous le dis, parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui ». Voici que Jésus nous fait toucher du doigt le cœur de Dieu… Agenouillons-nous à ses côtés…

2e dimanche de l’Avent – année A

« Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Voix de celui qui crie
Dans le désert
Préparez le chemin du Seigneur,
Rendez droits ses sentiers. »

(Mat 3,1-3)

> Comment se préparer à la venue du Christ ? La seconde partie de la citation explique de quelle préparation il s’agit : « rendez droit ses sentiers ! » Le verbe hébreu signifie bien « rendre droit, lisser, aplanir ». Au fond, le Seigneur nous invite à mettre à plat nos sentiers en ouvrant un chemin pour faire de place à Dieu, pour lui dégager la route. Comme lors de nos rudes hivers, comme quand nos routes sont bloquées par la neige, il s’agit de préparer la route à la venue du Seigneur, de dégager de ce qui encombre notre route intérieure.

Bien sûr, ce n’est pas si évident de lui faire un chemin en nous, de dégager notre route enneigée par les difficultés de la vie, ou embourbée par le stress de cette période, par l’égarement que celle-ci peut occasionner en nous. Peut-être qu’il s’agit bien, dans cette préparation, de d’abord faire de la place, se désencombrer, revenir à l’essentiel. Aplanir, n’est-ce pas d’abord, ôter ce qui est en trop ?


Alors dans ce temps de l’Avent un peu fou, sortons nos pelles à neige et nos trax pour nous désencombrer et enlever qui est en trop. Oui préparons-nous à sa venue en Lui faisant de la place, extérieurement et intérieurement, en lui dégageant un chemin.

1er dimanche de l’Avent – année A

« Si le maître de la maison savait à quelle heure de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne permettrait pas qu’on fracture la maison »

Mt 24.43

> On ne peut pas dire qu’on passe notre temps à se tenir aux aguets pour le retour du Christ! Du temps de Noé déjà, on mangeait et on buvait sans trop s’inquiéter de l’imminence du déluge… Aujourd’hui, oui, une Greta Thunberg arrive à faire prendre conscience à beaucoup d’une urgence, mais s’agit-il bien de la même incitation à « veiller »?

Nous ne sommes pas des animaux condamnés à chasser pour survivre, c’est pourquoi Dieu nous choisit comme vis-à-vis pour participer à la Vie et veiller avec Lui en nous nourrissant de chaque signe de sa Présence et en combattant ce qui viendrait menacer l’intégrité de notre maison: les distractions qui me font manquer la cible, la tentation de l’indifférence, l’ego qui me met des œillères…

Dans les hôpitaux où je travaille, les veilles de nuit sollicitent les soignants; c’est la nuit que le personnel est plus réduit et que les infirmières ont plus de responsabilités. Parfois, il y a des malades qui vont moins bien, des situations d’urgence, la mort aussi… Les infirmières ne se reposent pas, c’est le temps de toutes les menaces, il faut redoubler d’attention. Voilà un bel exemple d’attitude que nous pouvons avoir dans l’attente du retour du Christ: être attentifs à chacun autour de nous.

« Pour ce temps de l’Avent qui s’ouvre devant nous, Seigneur
veillons à chaque instant à laisser ta venue nous remettre au monde »
Amen

4e dimanche de l’Avent – C

« D’où m’est-il donné que la mère de mon Sauveur vienne jusqu’à moi ? Car lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli en moi. » (Luc 1, 43-44)

> Dans cette scène de retrouvailles, on touche du doigt l’indicible. Parce que l’enfant a tressailli en elle, Elisabeth a su que Marie portait le fils de Dieu! On admire la finesse et la délicatesse d’Elisabeth, capable de porter une telle attention au tressaillement de son enfant, de lui donner autant de valeur pour y lire la venue de son Dieu.

Elisabeth et Marie se communiquent l’une à l’autre dans cette rencontre par tout leur être, bien au-delà de leurs mots. Elles sont habitées et s’habitent elles-mêmes d’une telle façon qu’elles savent reconnaître en elles et près d’elles les manifestations d’un Dieu qui se fait tout proche, d’un Dieu qui se fait présent au plus près de nous, en nous.

En nous préparant à Noël sachons, comme Elisabeth, percevoir les signes que Dieu met sur notre route pour se manifester. Sachons également être comme Marie, accueillant si simplement ce Dieu qui l’habite…